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Les bolides de Polytechnique

Lors des portes ouvertes de Polytechnique Montréal le 10 novembre dernier, les visiteurs ont eu l’occasion d’admirer la FPM19, le bolide de haute performance construit par la FPM l’année dernière et gagnant de la compétition interuniversitaire Society of Automotive Engineers (SAE) (voir encadré). « Cette année, l’objectif est de constituer une seule équipe performante, qui travaille uniquement sur de l’électrique, puisque c’est la direction que prend l’industrie », explique le directeur technique de la FPM, Renaud Pépin.

Pour la première fois depuis la création de la FPM en 1984, les membres ont cessé de travailler sur des moteurs à essence. Pour ce faire, l’équipe peut compter sur le travail des étudiants en génie mécanique réalisé dans le cadre d’un cours. D’après M. Pépin, il s’agit du projet intégrateur IV (PI4), dans le cadre duquel les étudiants doivent répondre à une problématique soumise par un client tel qu’une entreprise ou par une société technique comme la FPM.

Cette année, la FPM a soumis comme problématique l’intégration d’une motorisation électrique au véhicule. « Le mandat de cette année représente une grande difficulté de définition, souligne M. Pépin. C’est le grand inconnu. »

Pourtant, selon le professeur au Département de génie mécanique de Polytechnique et coordonnateur des projets intégrateurs en quatrième année, Daniel Spooner, ces problématiques font partie de l’apprentissage. « Les projets développent une capacité d’adaptation, déclare-t-il. Il faut savoir travailler avec un mandat mal défini, voire de manière chaotique, puisque c’est parfois la réalité du métier. Cela pousse les étudiants à faire avancer un projet sans avoir 100 % des informations, et à prendre des décisions en fonction. »

Photo : Jacob Côté.
Photo : Jacob Côté.

 

Une autonomie complète

Les projets intégrateurs incitent les étudiants à se détacher de l’accompagnement habituel des professeurs. « L’autonomie fait partie intégrante des projets, et les choix et les décisions reviennent à l’équipe, déclare M. Spooner. Notre rôle de mentor consiste à challenger ces décisions et à s’assurer qu’elles sont appuyées par des justifications rigoureuses, sans orienter la décision finale. »

D’après lui, les initiatives des étudiants peuvent néanmoins déboucher sur des erreurs qui mettent le projet en péril. « Si nous ne faisons pas d’erreurs, c’est peut-être parce que nous n’avons pas cherché assez loin, souligne le professeur. Les étudiants sont confrontés à des difficultés, certains doivent recommencer plusieurs fois leurs recherches avant d’obtenir des résultats concluants. »

La complexité des projets empêche une réussite complète et certains ne débouchent sur aucun résultat fonctionnel, d’après le coordonnateur des projets. « L’important est de communiquer les bonnes pratiques de conception, précise M. Spooner. Si cela mène à un résultat, tant mieux, sinon, il faut comprendre pourquoi cela n’a pas fonctionné, ça fait partie du processus. »

M. Pépin, qui est également étudiant au sein du PI4, a un avis partagé sur cet aspect du projet. D’après lui, les professeurs sont absents et n’interfèrent pas dans les décisions que prennent les étudiants. « D’un côté, cela laisse aux étudiants beaucoup de liberté, notamment celle de faire des erreurs et d’en tirer des leçons, explique-t-il. On nous pousse à faire le processus à 100 %. Parfois, en revanche, cela peut être pénalisant de n’avoir personne d’externe pour nous aiguiller. »

D’après la FPM, la durée de conception et de fabrication d’une voiture peut varier d’un à deux ans. L’équipe estime que la voiture électrique sera terminée et prête à l’utilisation en 2021. En parallèle, elle réalise sa dernière voiture avec un moteur à combustion, la FPM20, qui participera à la prochaine compétition SAE organisée en juin 2020 en Californie.

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