Culture

Titre Manquant

Pour sa onzième édition le Off Jazz festival a troqué ses quartiers d’été pour se nicher en plein cœur du mois d’octobre. Depuis vendredi dernier pas moins de vingt concerts se sont enchaînés dans diverses salles de spectacle de Montréal, du Lion d’Or au Dièze Onze en passant par la Sala Rossa. C’est d’ailleurs dans cette dernière salle que je suis parti goûter aux fruits sucrés de Jazzlab « fleuron du label Québécois Effendi ».

Le collectif formé de huit têtes brûlées du jazz Montréalais n’en est pas à son coup d’essai. Formé en 2002, Jazzlab a déjà sorti pas moins de quatre albums, le dernier en date – Octo portraits – était lancé lundi dernier.

Cet album composé de huit pièces présente – comme son nom l’indique – les différents personnages de l’Octuor. Chacun des membres avait pour tâche d’écrire un thème pour le disque… et bien sûr de présenter le tout en live. Concentré de talents, ce combo propose autant de solos hallucinants que d’identités (fortement) remarquables : une contrebasse, un piano, une batterie, un trombone, une trompette et trois saxophones (alto, ténor/soprano ainsi que baryton) sont mis au service d’un swing pointu… même parfois un peu trop.

Il paraît que la musique est un genre mineur, qui ne demande pas d’éducation pour être apprécié… tout faux ! Avec Jazzlab on retrouve évidemment quelques mélodies bien ficelées et easy listening le temps d’un chœur de cuivre, mais dans l’ensemble le groupe propose un projet assez difficile d’accès. Au point de donner au spectateur l’impression – par moments – d’être enfermé dans la boîte crânienne de Boris Vian.

Le jeu est intense, puissant, et les individualités se mettent aisément en avant… aux dépens sans doute d’un certain jeu de groupe. Quoi qu’il en soit Rémi Bolduc, Frank Lozano, Alexandre Côté, Aron Doyle, Richard Gagnon, John Roney, Alain Bédard et Isaiah Ceccarelli maîtrisent leur sujet et c’est tout ce qu’on leur demande. Applaudissements, saluts, direction le bar.

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