«À l’Université de Montréal, les stagiaires vont pouvoir bénéficier de bourses qui varient entre 2 500 et 4 000 dollars », souligne la secrétaire générale de la FAÉCUM, Sandrine Desforges. Cette annonce s’insère dans le cadre du programme dévoilé par le gouvernement le 18 juin dernier. Il vise à attribuer 30 millions de dollars de bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires pour l’année 2019-2020*.
Ces bourses concernent 16 programmes spécifiques, soit 17 000 étudiants. « C’est un choix du gouvernement, les universités n’ont pas été impliquées dans ces choix-là », soutient la vice-rectrice aux Affaires étudiantes et aux études de l’UdeM, Louise Béliveau. Elle explique que les critères de sélection reposent sur une volonté du ministère de prioriser des programmes liés aux domaines public et parapublics, en particulier dans les secteurs qui rencontrent une pénurie de main-d’œuvre. C’est le cas, entre autres, des programmes en travail social, en sciences infirmières, en éducation et enseignement, en orthopédagogie ou encore en orthophonie.
Un premier pas
Le président de l’Union étudiante du Québec (UEQ), Philippe Lebel, voit ce programme comme un premier pas en vue de l’amélioration des conditions des stagiaires et salue l’initiative, tout comme les autres acteurs interrogés. Néanmoins, il note des manquements. « Certains programmes scolaires n’ont pas été inclus dans le programme et on ne comprend pas pourquoi, puisqu’ils répondent, selon nous, aux critères du gouvernement », justifie-t-il. Il nomme, par exemple, la maîtrise en audiologie et les programmes d’ergothérapie et de physiothérapie.
Sandrine souligne ainsi les défis auxquels les acteurs seront confrontés en vue de la révision du programme, d’ici trois à cinq ans. « Il va falloir que l’on s’assure de garder les acquis des programmes qui viennent d’obtenir les bourses, mais aussi de pousser pour que les programmes qui ont été omis, et répondant aux critères de sélection du gouvernement, soient inclus », soutient-elle. Lors de cette révision, les associations demanderont également une rétroaction à leurs stagiaires afin d’améliorer le programme.
Pour M. Lebel, il s’agit d’un travail en continu qui améliorera les conditions des stagiaires dans leur ensemble. L’UEQ souhaite, à terme, que tous les stagiaires soient égaux. « Pour l’UEQ, tout stagiaire devrait recevoir une compensation financière s’il accomplit les tâches d’un travail donné », soutient ainsi le président de l’organisme.
« Pour le moment, là où il est possible d’agir, c’est vraiment au niveau de l’encadrement pédagogique des stages, car c’est le sujet qui va être traité prochainement », maintient la secrétaire générale de la FAÉCUM. Elle fait notamment référence à la création d’un guide pour accompagner les administrations universitaires dans l’élaboration des conventions de stage. Sandrine Desforges précise qu’il s’agirait d’une entente tripartite entre les administrations universitaires, les milieux de stage et le stagiaire pour clarifier toutes les mesures d’encadrement.
Ce guide est en co-construction et d’autres acteurs se penchent sur la question cet automne, à l’instar de l’UEQ. L’UdeM a également signifié son intention de participer au projet. « On a fait part au ministère de notre souhait de collaborer au développement de ces guides qu’ils veulent mettre en avant », maintient Louise Béliveau.
Philippe Lebel dit également avoir de bons espoirs en ce qui concerne l’encadrement légal des stages après un engagement médiatique de la part du ministre du Travail. « En ce moment, on a une bonne ouverture et on va continuer de pousser de notre côté pour avoir le plus de protection pour les stagiaires », affirme-t-il. Il ajoute que des discussions sont également en cours.
* Communiqué de presse du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur au Québec publié le 18 juin 2019.