Culture

S’ouvrir sur les genres

«Il n’y a pas nécessairement de début, de milieu et de fin. L’endroit où l’on débute n’est pas fondamental », explique le directeur de l’EMC, Jean-Michaël Lavoie, à propos de l’œuvre présentée. Les Espaces acoustiques (voir encadré) est d’après lui considérée comme une « œuvre ouverte ».

Selon M. Lavoie, la structure d’une œuvre ouverte dénote par rapport au déroulement linéaire classique et permet d’avoir plusieurs lectures possibles. « Chaque partie peut être jouée individuellement, même si le principe est de jouer le tout sans interruption, poursuit celui qui est également professeur à la Faculté de musique. Une œuvre ouverte, c’est comme une succession, un grand déroulé. »

Le directeur dit apprécier ce type de compositions, qui font souvent appel à la mémoire de l’auditeur. « Ce qui est vraiment important, c’est l’expérience du moment présent de la pièce, qui renvoie à ce qui s’est produit avant ou après, précise-t-il. Par exemple, des éléments que l’on entend dans la dernière partie sont développés sur des éléments qui seront évoqués dans le prologue. »

Œuvre ouverte sur d’autres genres

Pour accompagner l’EMC, M. Lavoie a fait appel à un duo d’étudiants en musiques numériques de l’UdeM. « J’ai voulu creuser encore plus loin la notion d’œuvre ouverte, dit-il. Ils [les étudiants] se sont approprié les gestes des musiciens pour faire entendre Grisey, mais d’une autre manière. Comme pour retourner le miroir, entendre l’écosystème derrière la partition. »

Les deux étudiants au baccalauréat en musiques numériques Marc-André Labelle et Yanik Tremblay-Simard se sont rendus à plusieurs répétitions pour enregistrer des matériaux sonores nécessaires à leur composition électronique. « On ne voulait pas mettre des bouts entiers de l’œuvre existante dans notre pièce, donc on a dû trouver une façon de « bypasser » ça », indique Marc-André. Le duo a privilégié les instants entre chaque répétition pour leurs enregistrements. « Par exemple lorsqu’ils [les musiciens] s’accordaient, ou lorsqu’ils discutaient », détaille-t-il.

Ils ont tous les deux répondu à un appel lancé par M. Lavoie à l’ensemble des étudiants en musiques numériques et électroacoustiques. « Avant les pratiques, on avait une idée de ce qu’on voulait proposer, mais ça a complètement changé, parce qu’on ne savait pas à quoi s’attendre jusqu’à ce qu’on assiste aux répétitions », développe Yanik.

Il précise que l’œuvre originale est une composition entièrement instrumentale, qui n’a pas été pensée pour des assemblages électroniques. « Il n’y a aucune attente par rapport à notre résultat, dit-il. M. Lavoie nous a laissé carte blanche. Comme on n’a pas encore terminé de composer, on laisse tout le monde dans le suspens. » Leur production sera diffusée sur les haut-parleurs de la salle Claude-Champagne, en première partie du concert.

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