Cette année encore, Times Higher Education a fait publier son classement annuel des meilleures universités du monde. Votre expert-conseil, toujours à l’affût des derniers scoops concernant la chose universitaire, vous expliquera cette semaine les bases du concept de palmarès.
«Jean-Simon, j’ai lu un article de Mario dans le journal Métro qui m’a bouleversé. Mario est conseillé en orientation. Il analyse le palmarès universitaire avec une justesse implacable. La dégringolade de l’UdeM, qui sombre au 138e rang, m’inquiète.» (Jonas)
Jonas, j’ai aussi lu l’article de Mario et voici ce que j’en pense :
La thèse de Mario, Jonas, est simple et peut se résumer ainsi : les palmarès, c’est utile pour les étudiants parce que ça leur permet de comprendre ce pourquoi ils paient. Mais, Jonas, Mario a tout faux : il n’est pas un pur-sang de la chose conseillère.
Les palmarès universitaires sont généralement élaborés avec les mêmes critères de base, pondérés différemment. Ces critères sont : la qualité de l’enseignement, le volume de la recherche, les citations dans les revues savantes, le transfert de savoir de l’université à la société civile ainsi que la capacité à recruter des étudiants étrangers.
Vois-tu dans ces critères, Jonas, un seul élément te concernant ? Tu me répondras, forcément, la qualité de l’enseignement. Toutefois, ne t’imagine pas que les évaluateurs de ces palmarès assistent avec toi aux cours d’introduction à la biochimie. Ici, la qualité de l’enseignement n’a rien à voir avec la pédagogie. Il s’agit plutôt de quantifier cette qualité (!) en évaluant la réputation des professeurs de l’institution. Ainsi, l’université va chercher de meilleurs professeurs (c’est-à-dire, Jonas, des chercheurs qui publient beaucoup) pour être plus citée dans les revues et ainsi engager davantage de chercheurs et être plus citée.
Tu comprendras, Jonas, que la « recherche» conditionne également les autres critères. Sur quelle base penses-tu qu’on évalue la capacité d’une université à attirer des étudiants (lire chercheurs) étrangers ? Le positionnement de l’université dans la recherche, évidemment !
Dans le fond Jonas, c’est exactement comme le principe de la saucisse Hygrade. Elle est fraîche, car on en achète, et on en achète, car elle est fraîche. Le tout, en plus… recherché. Ris, Jonas, c’est drôle.
En terminant, Jonas, ne quitte pas l’UdeM et ne te laisse pas impressionner par la méthodologie pseudo-scientifique des palmarès.
La semaine prochaine, nous verrons pourquoi l’expert-conseil est particulièrement friand des décomptes musicaux de Mike Gauthier.
Cette chronique n’est pas incluse dans les disquettes de Marc Bellemare.