« Il y a les étudiants en réadaptation qui sont dans le pavillon Parc, et qui, dans le cadre de cliniques, reçoivent parfois des personnes âgées des CLSC, s’inquiète le secrétaire général de la FAÉCUM, Matis Allali. Celles-ci viennent se faire traiter par des étudiants et des étudiantes, et doivent traverser une intersection qui est dangereuse alors qu’elles sont en position de mobilité réduite. » Environ 2 000 étudiants de l’UdeM font classe dans le secteur.
Des études en cours, mais pas de réponses
Selon Matis, l’arrondissement a depuis commandé plusieurs études pour revoir l’intersection et en faire un réaménagement complet. « On parle de travaux majeurs, d’élargissement des trottoirs et de réorientation des voies, énumère-t-il. Ce qu’on demande maintenant, c’est “okay, mais quand?”» Cette question demeure sans réponse ni échéance claire, se désole le secrétaire général.
18 avril 2018
En attendant, la FAÉCUM réclame des mesures temporaires d’apaisement de la circulation, comme des feux synchronisés aux quatre coins de l’intersection. Autrement dit, des feux interdisant toute circulation automobile à la grandeur de l’angle Parc/Jean-Talon lorsque des piétons traversent. Pour ce faire, Matis raconte avoir eu beaucoup de difficulté à rejoindre une personne responsable à la mairie de Montréal. La FAÉCUM a notamment lancé une « opération 311 » l’an passé, consistant à passer une cinquantaine d’appels à la Ville. Répartis sur une période de trois jours, ils mentionnaient tous le même numéro de requête spécifique correspondant à la demande de l’Association.
Quartier Libre a obtenu ce numéro de requête et a joint la Ville de Montréal pour vérifier l’évolution du dossier. La dernière note au dossier date du 18 avril 2018, et indique que la « requête est à l’étude ».
22 secondes
En 2016, Projet Montréal dénonçait dans un communiqué de presse l’inaction de la mairesse de l’arrondissement Villeray–Saint-Michel-Parc-Extension et membre de l’administration Coderre, Anie Samson. « Plusieurs centaines de piétons empruntent cette intersection chaque jour et ils n’ont que vingt-deux secondes pour traverser cinq voies de circulation, peut-on y lire. Le constat est clair, alors qu’attend-on pour régler le problème? En n’agissant pas, l’administration Coderre met la vie de centaines de piétons en danger chaque jour. »
Selon les calculs de Quartier Libre, le passage piétonnier de Jean-Talon Ouest dure toujours 22 secondes, plus d’un an après l’arrivée au pouvoir de Projet Montréal.
Des investissements pour sécuriser les intersections
Dans le dernier budget de la Ville, la mairesse Valérie Plante a prévu un budget de 38,5 millions de dollars pour sécuriser les abords des écoles et pour améliorer la circulation piétonne. « On voit une volonté de la ville-centre et de la mairesse de sécuriser ses intersections et son parc de circulation à Montréal », explique Matis. Il espère que l’intersection Parc/Jean-Talon sera bientôt à l’ordre du jour.