Culture

L’orchestre a décidé de rajouter des cordes

Théorie des cordes

Vingt musiciens, dont huit violonistes, interprètent Rhapsody In Blue à la salle Claude-Champagne le 28 novembre. Le chef d’orchestre, Ron Di Lauro, indique qu’une formation Big Band standard ne comporte plus d’instruments à cordes depuis les années 1920-1930. « À l’époque swing, dans les orchestres, il y avait des cordes, surtout des violons, observe-t-il. Beaucoup d’orchestres de jazz, de swing, de cabaret, de spectacles avaient des violonistes. »

50 nuances de cordes

Le pianiste John Roney précise que la pièce originale comprend deux partitions pour cet instrument. Il ajoute que le chef a décidé de quadrupler ce nombre pour le concert, selon un choix artistique et par affinité musicale. « L’orchestration originale nécessite deux violons, indique celui qui a, lui aussi, toujours été attiré par la musique classique. On en a rajouté six. »

M. Roney souligne par ailleurs son intérêt pour le mélange de sonorités jazz et classiques. « C’est une de mes passions, confie-t-il. C’est un peu ma marque de commerce. » Le pianiste précise qu’il a débuté en étudiant le classique avant de se tourner vers le jazz, qui, selon lui, est moins rigide. « J’ai une grande appréciation pour le dévouement que ça prend pour devenir musicien classique mais en même temps, j’apprécie mes libertés en jazz ! », soutient-il.

Pour le violoniste et étudiant en musique Olivier Allard, le mariage entre jazz et classique crée une atmosphère toute particulière. « L’ambiance est plus décontractée en jazz, et souvent les musiciens se nourrissent de la foule lors de leur performance, explique-t-il. En musique classique, l’atmosphère est plus sérieuse. » Selon lui, l’ambiance dépend en grande partie de la participation du public.

Rencontre des genres

« Rhapsody in Blue, c’est une pièce exceptionnelle, parce qu’elle n’est pas considérée tout à fait comme une pièce jazz, mais plutôt comme une pièce classique avec des éléments de jazz dedans », affirme M. Di Lauro. Il explique que c’est en choisissant cette pièce avec le professeur et pianiste John Roney qu’il a poussé les secteurs jazz et classique de l’UdeM à collaborer.

Olivier ajoute que ce n’est pas la première fois que les deux divisions se rencontrent. « Je crois que cette idée de mélanger les deux styles relève d’une volonté de procurer aux étudiants le plus d’expériences enrichissantes possible », note le violoniste.

Écrite en 1924, la pièce est un classique, selon John Roney. « Gershwin a été la première personne à oser combiner le classique avec le langage du jazz », explique le professeur. Il rappelle que le compositeur américain a influencé les générations qui ont suivi à faire des expériences fusionnelles du même genre. Le chef d’orchestre précise que John Roney, en tant que pianiste jazz, a ajouté ses propres compositions. Ces dernières font office d’interludes entre les improvisations de Gershwin présentes dans la pièce originale.

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