Depuis 2016, plus de 40 établissements se sont ajoutés à la liste des campus 100 % sans fumée canadiens*. L’analyste principal des politiques de la SCC, Rob Cunningham, confirme cette tendance. « Avec l’arrivée de la légalisation, on s’est posé la question : qu’est-ce qu’on va faire ? interroge-t-il. Est-ce qu’on veut que les étudiants puissent fumer sur leur campus ? Il y a eu un effet boule de neige : les universités qui ont adopté cette politique ont amené les autres à revoir leur propre règlementation. »
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) stipule que plusieurs substances contenues dans la fumée sont cancérigènes. Ainsi, l’arrivée de la légalisation du cannabis a donné aux campus l’occasion d’améliorer leurs régulations, selon M. Cunningham. « Si on doit sortir du campus pour fumer entre les classes, c’est une incitation pour arrêter de fumer, estime l’analyste. La SCC conseille à tous les campus de d’interdire [la fumée] pour améliorer la vie des étudiants et de tous ceux qui travaillent dans l’éducation. »
Une politique qui fait son chemin au Québec
Au Québec, les cégeps et universités sont tenus d’avoir une politique encadrant la fumée de cigarette depuis novembre 2017. « Vu que la règlementation était obligatoire, il y en a beaucoup qui ont pris la décision d’aller vers une politique 100 % sans fumée », se réjouit M. Cunningham. Aujourd’hui, plus de 30 cégeps ont adopté cette politique. Du côté universitaire, l’analyste déplore qu’à ce jour, seule l’Université McGill se soit donné comme objectif de devenir 100 % sans fumée d’ici 5 ans.
Dans l’immédiat, l’UdeM n’envisage pas d’adopter une telle politique, mentionnant entre autre sa difficulté d’application en raison de la taille du campus.
*Société canadienne du cancer, Universités et collèges ayant des campus 100 % sans fumée au Canada (2018)