Culture

Le colloque proposera plusieurs conférences, une soirée jeux de table et un quiz en clôture. (Crédit photo : pixabay.com I tunechick83)

Recycler la culture populaire

Le professeur au Département d’études littéraires de l’UQAM Samuel Archibald participera à la Table ronde pop ludique, le jeudi 7 juin. « Le sujet du colloque part d’une recherche que je mène avec Antonio Dominguez Leiva [professeur au Département d’études littéraires] depuis deux ans maintenant, informe-t-il. Cela tourne autour du moment particulier dans la culture pop où tout est devenu reboot et remake. »

L’univers des superhéros sera mis de l’avant pour expliquer ces phénomènes, poursuit M. Archibald. « On a atteint un stade où les univers de ces franchises se mélangent, se pollinisent, se reprennent », détaille-t-il.

Selon le professeur, la transmédialité est un facteur important pour expliquer ce phénomène. « Les mêmes univers de fiction se retrouvent maintenant déployés sur des plateformes médias totalement différentes, explique-t-il. Ça commence au 19e siècle avec les romans de Sherlock Holmes qui se retrouvent aujourd’hui repris en film, en BD ou en jeux vidéo. »

L’élément déclencheur de cette frénésie du reboot serait l’arrivée du « web 2.0 » et le début de la compétition entre DC Comics et Marvel autour des années 2010. « On a répertorié les adaptations au cinéma et on voit une intensification tout à coup autour de ces années, expose M. Archibald. Par exemple, on a trois univers Spider-Man qui se croisent en l’espace de cinq ou six ans. »

L’un des thèmes du colloque s’interrogera sur l’aspect sociétal que peuvent jouer des films comme Wonder Woman ou Black Panther. « Dans les comics, mais pas encore trop au cinéma, la grosse tendance depuis cinq ans, c’est de faire des reboots qui font de Thor une femme par exemple ou de Spider-Man un jeune afro-américain vivant en banlieue. Je pense que la question du genre va se poser de plus en plus. »

Quant à savoir si ce phénomène de redémarrage de franchises peut finir par lasser le public, le professeur est partagé. « C’est sûr qu’ils vont perdre des gens en cours de route, assure-t-il. Je pense que les studios en sont conscients et ils réfléchissent à comment rester dans la tendance. » Il prend pour exemple la série des James Bond qui réussit à rester populaire malgré sa présence au cinéma depuis le premier épisode sorti en 1962.

Pop 2018 – Genres, recyclage, franchises, fans

De mercredi 6 juin au vendredi 8 juin

À la salle J-4845 de l’UQAM et au théâtre Sainte-Catherine

Gratuit

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