« Plusieurs étudiants nous consultent chaque année pour des problèmes de ce genre, assure l’ombudsman de l’UdeM, Monique Laforest. Mon premier réflexe va être de les diriger vers leurs associations étudiantes ou vers la FAÉCUM. » Elle ajoute qu’il est aussi possible de gérer ce type de problème avec la direction des départements concernés.
« L’ombudsman est vraiment le dernier recours », avertit Mme Laforest. Elle indique que si un cas de harcèlement se présente, elle va aiguiller l’étudiant vers le Bureau d’intervention en matière de harcèlement.
La plupart des affaires de ce type qu’a eu à gérer l’ombudsman ont été traitées dans le cadre d’une consultation plutôt que d’une enquête. « En général, avant d’en arriver à une grosse enquête, on fait des interventions informelles, précise-t-elle. Il s’agit en quelque sorte de médiation, j’interviens comme agent de liaison. Je m’assure de bien comprendre ce que l’étudiant vit. » Ces médiations n’incluent pas de rencontre entre le directeur de thèse et l’étudiant, informe-t-elle. « La plupart du temps, ça se règle avec la faculté sans qu’on ait à intervenir », assure Mme Laforest.
Du côté de l’UdeM, la vice-rectrice adjointe aux études supérieures, Michèle Brochu, explique que des mesures ont été mises en place. « On a revu en novembre 2015 l’encadrement aux études supérieures avec un guide de l’étudiant, informe-t-elle. Ça explique à l’étudiant quels sont les moments critiques et les difficultés qu’il peut avoir. »
Établir des bases saines
L’ombudsman explique qu’en premier lieu, elle cherche à savoir si des règles ont été établies entre les deux parties dans le cadre d’un plan d’étude. Ces ententes peuvent concerner, par exemple, le nombre de rencontres ou le financement. « [Les étudiants] ne doivent surtout pas hésiter à faire des rappels à leur directeur lorsque la situation ne leur convient pas », insiste-t-elle. Il faut également prendre en compte l’aspect humain et essayer d’avoir les témoignages des deux parties, explique-t-elle.
Mme Brochu tient le même discours concernant les bases à établir dès le départ. « Dans le plan global d’étude, il y a une partie sur les cours que doit suivre l’étudiant, indique-t-elle. Et il y a une entente de collaboration, qui n’est pas un contrat. » Cette entente invite les deux parties à discuter de la propriété intellectuelle et à déterminer les heures de présence sur le lieu de travail, ajoute la vice-rectrice. « On voit certains cas où il y a eu une mauvaise compréhension, raconte-t-elle. Une discussion entre les deux peut permettre d’éviter cela. »
D’autres possibilités
La vice-rectrice évoque comme autre solution les comités de parrainage. « C’est une pratique qui est recommandée, mais qui n’est pas obligatoire, précise-t-elle. Le directeur va discuter avec un ou deux autres professeurs qui sont les parrains. Les rencontres ont lieu une à deux fois par année, à la demande de l’étudiant. » Le rôle du comité est de veiller à la progression et au bon cheminement de l’étudiant. Si ce dernier estime que certains membres du comité font preuve de partialité pour le professeur, Mme Brochu conseille d’aller voir le directeur du département pour l’en informer.
« En cas de conflit qui deviendrait difficile à résoudre, il y a des articles dans le règlement pédagogique de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, pointe Mme Brochu. Les articles 84 et 85 pour la maîtrise peuvent servir au cas où l’étudiant décide de changer de directeur, et inversement. » Concernant le doctorat, il s’agit des articles 129 et 130.
Pour l’année 2016-2017, Mme Laforest indique qu’une vingtaine de dossiers de ce type ont été portés à son attention. Elle prévient les étudiants de ne pas attendre trop longtemps pour signaler ce type de problème, puisque le changement de direction en fin de parcours est difficile.