« Je pense que les canards ajoutent un peu de fun », confie le professeur. Il estime que les robots sont souvent perçus de manière plutôt négative et menaçante par la société. Le professeur souhaite changer cette image et la rendre plus amicale. « On avait aussi besoin d’avoir des citoyens pour notre mini-ville, ajoute-t-il. Ça semblait naturel de prendre des canards. Comme symbole, je crois qu’ils sont perçus universellement de manière positive. »
Les véhicules sont préalablement programmés à l’aide d’un réseau Wi-Fi. Ils deviennent ensuite capables d’effectuer leurs propres calculs de manière autonome. Une caméra équipée de capteurs leur permet de s’orienter. « L’appareil génère une estimation de la déviation entre les lignes qu’ils utilisent pour conduire, vulgarise M. Paull. Il est aussi capable de reconnaître les lignes rouges pour s’arrêter et de détecter les autres robots pour les éviter. J’avais précédemment installé un feu de circulation qu’ils étaient aussi capables de suivre ! »
Des panneaux de signalisation sont également utilisés pour rendre la ville plus dynamique. Ceux-ci sont mis en correspondance avec différents codes QR [voir photo] à travers une base de données, grâce à laquelle les robots peuvent interpréter les signaux. « On utilise les codes QR pour rendre la résolution de problème plus facile, résume le professeur. On pourrait avoir un système plus réaliste, mais ça deviendrait plus complexe à programmer et ça dépend de ce que l’on veut étudier. »
Le projet permet aux étudiants de se familiariser avec plusieurs concepts de robotique et d’intelligence artificielle. « Nous n’utilisons pas d’apprentissage machine dans notre système, spécifie M. Paull. C’est un système intelligent dans la mesure où il peut traverser une ville de manière autonome, mais il n’utilise pas les données pour apprendre et pour s’améliorer. » Ce dernier élément est cependant un projet à long terme sur lequel travaille le professeur.
L’idée de Duckietown est née lors du stage postdoctoral de M. Paull à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Il a apporté de l’équipement à son arrivée à Montréal afin de poursuivre l’enseignement. « Les autres partenaires qui m’ont aidé à le développer au MIT sont maintenant rendus à d’autres universités, révèle-t-il. C’est maintenant enseigné un peu partout à travers le monde ! » Les concepts utilisés pour la conception de ces bolides sont les mêmes que ceux nécessaires à la réalisation d’une voiture autonome. Une façon pour le professeur d’en tester les principes à plus petite échelle.