Volume 25

Écouter pour apprendre

Le professeur affilié au Département Simon Thibault raconte que l’idée de ce balado, lancé en janvier 2018, est de permettre à des étudiants d’effectuer des entrevues avec des professeurs au sujet de leurs recherches. « Ça laisse aussi une certaine liberté pour l’auditeur, avance-t-il pour expliquer ce choix. Il peut décider de le télécharger et d’avoir une écoute hors connexion, quand il est dans le métro, par exemple. »

M. Thibault indique que ce modèle de diffusion possède plusieurs aspects pratiques. « On fait des balados d’une vingtaine de minutes et ce n’est pas aussi lourd et compliqué que ce l’est pour un enregistrement vidéo, constate-t-il. Ce n’est pas la même logistique. C’est plus simple. »

Actuellement, l’offre en français est peu présente et les professeurs que côtoie M. Thibault écoutent principalement des balados américains. « En science politique, la plupart des choses que j’ai vues se faisaient en anglais », raconte-t-il.

« J’ai été approché par les professeurs qui ont monté ce projet, raconte l’étudiant à la maîtrise en science politique Maxime Coulombe. Je ne connaissais pas vraiment la baladodiffusion, alors j’ai été me renseigner. » Il assure avoir été très flatté d’être choisi pour participer à ce projet. « Je me suis dit que c’était une belle opportunité de faire quelque chose de différent que de rédiger des articles », s’enthousiasme-t-il.

L’expérience a amené Maxime à interroger deux professeurs sur le vote obligatoire, ce qui lui a permis de se rendre compte de l’intérêt pédagogique de cette démarche. « Pour un étudiant qui va écouter l’émission, ça peut être une façon d’avoir un cours intensif très pertinent », considère-t-il.

Diffuser le savoir

Professeur au Département de médecine de l’Université de Sherbrooke (UdeS), Luc Lanthier a démarré, avec l’aide de deux autres médecins, le BaladoCritique : Club de lecture médical en septembre 2016. Cette émission est conçue pour traiter de médecine familiale et pour atteindre les professionnels du domaine comme les étudiants.

« Les résidents en médecine interne sont nombreux à m’en parler », révèle M. Lanthier. L’une des approches de l’émission est l’analyse d’études en médecine, poursuit-il. « En plus de se tenir au courant de l’actualité médicale, les étudiants peuvent apprendre le procédé de ce type d’analyse », avance-t-il.

« Au début, c’était un peu expérimental, admet-il. Il n’y a pas vraiment d’autres émissions en français de ce type pour les médecins de famille. » M. Lanthier explique avoir proposé l’idée à l’Université après avoir écouté certains balados populaires comme Serial. « En l’écoutant, je me suis rendu compte du potentiel pédagogique du balado, raconte-t-il. J’ai vu ça comme une bonne méthode d’enseignement. »10

Le professeur pense que la baladodiffusion peut devenir un outil d’apprentissage intéressant pour les professeurs, même si une contrainte de temps y est forcément liée. « C’est beaucoup de travail pour une personne, assure-t-il. Il faudrait une répartition des tâches entre les professeurs avec l’aide de l’Université ». Pour un épisode mensuel d’une trentaine de minutes, la charge de travail est d’environ 15 heures, informe M. Lanthier.

M. Thibault abonde dans le même sens et assure que l’aspect pédagogique est fondamental dans leur démarche. « L’idée, c’est de montrer l’expertise diversifiée qui existe au Département et de la rendre accessible aux étudiants », précise-t-il. Pour la suite, il signale que l’équipe aimerait faire des entretiens avec des diplômés du Département.

Un organisme à l’écoute

L’histoire de Magnéto, un organisme sans but lucratif (OSBL) qui produit des balados, a commencé en 2016. La directrice artistique, Marie-Laurence Rancourt, explique que l’ambition de Magnéto est de faire entendre et résonner le Québec. L’OSBL s’est mis à enregistrer des conférences sur des thèmes comme l’économie avec le docteur en philosophie Alain Deneault. « C’est quelque chose qu’on aime beaucoup faire, se réjouit-elle. On est tous formés en sciences sociales donc on a cette ambition de diffuser des idées qui ne rentrent pas dans des canevas de deux minutes à la radio. »

Magnéto cherche depuis ses débuts à instruire les auditeurs grâce aux balados, selon Mme Rancourt. « C’est le cœur de l’affaire, résume-t-elle. Il y a de la pédagogie concernant le balado en lui-même, soit d’essayer de faire connaître la création radiophonique, mais aussi dans ce que l’on crée. On souhaite diversifier le contenu offert dans l’espace public. On veut fournir des outils qui visent une forme d’émancipation intellectuelle. » Elle affirme que Magnéto est prêt à collaborer de manière plus régulière avec le monde universitaire à l’avenir, pour donner un écho aux idées qui y sont développées.


VOX POP – habitudes d’étudiants*

Alexandre Vincent – Maîtrise en relations industrielles

alexandre_vincentQuel genre ?

J’écoute plutôt de la comédie, soit des humoristes qui font des entrevues ou des personnes que je suis sur Youtube.

Pour quelles raisons ?

Essentiellement pour me divertir.

À quel moment ?

Quand je suis en voiture, j’écoute toujours des balados, sinon quand je suis chez moi et que je fais des tâches ménagères.

 

 

Sarah Darmame –  Baccalauréat en économie et politique

sarah_darmameQuel genre ?

Plutôt des choses culturelles, par exemple sur des expos qui viennent de sortir ou des analyses de films.

Pour quelles raisons ?

Ça me permet d’apprendre des choses, de m’instruire.

À quel moment ?

Surtout quand je fais des choses manuelles, ça me permet de m’évader.

 

 

Baptiste Dutheil – Baccalauréat en économie et politique

baptiste_dutheilQuel genre ?

Sur l’actualité, les relations internationales, les grands enjeux mondiaux.

Pour quelles raisons ?

Pour me cultiver, me renseigner, étant donné que c’est en lien avec mes études.

À quel moment ?

Généralement quand je marche dans la rue, je me concentre sur le balado et la marche devient secondaire.

 
 
* Sur un échantillon d’une quinzaine d’étudiants, quatre connaissaient l’existence de la baladodiffusion.


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