Le photographe Yann Pocreau est l’un des candidats retenus pour participer à cette première résidence. Celui qui connait bien la lumière artificielle et naturelle travaillera pour la première fois avec l’éclat des étoiles. « Ça ouvre une parenthèse assez vaste au potentiel de ma recherche ! », se réjouit-il.
Pour lui, c’est l’occasion de faire des expérimentations avec une approche scientifique, puisqu’il aborde normalement la création avec son intuition ou dans une perspective historique. « La lumière sans la science a un sens, mais elle n’a pas tout son sens, explique-t-il. Les langages sont différents, mais voisins. »
Du côté de l’artiste visuelle, galeriste, éducatrice en art et chercheuse Bettina Forget, ses recherches sur les liens entre la science et l’art précèdent sa sélection pour la résidence à l’OMM. « J’ai commencé à m’intéresser à l’astronomie durant mes études en art, et j’ai réalisé que je pouvais combiner les deux », raconte celle qui poursuit actuellement un doctorat en éducation artistique à l’Université Concordia.
Si la science lui donne l’occasion de se sentir connectée à la nature et au cosmos, l’art lui permet de mieux les visualiser. « Cela me permet de communiquer des choses qui vont plus loin que notre environnement factuel, dit Mme Forget. Par exemple, comment se sent-on quand on regarde la lune ? »
Deux anniversaires, un projet
L’idée de créer cette résidence de recherche-création est venue du Centre d’exposition de l’UdeM, qui a voulu développer un projet ancré dans son mandat de multidisciplinarité et dans l’actualité pour souligner son 20e anniversaire. L’OMM, qui fête sa 40e année d’existence, s’est révélé un partenaire de choix. « Cela va mettre en valeur des affinités qui existent déjà, mais que nous ne sommes pas portés à voir », croit l’agente de promotion et de liaison du Centre d’exposition, Myriam Barriault Fortin.
Le directeur des opérations de l’Observatoire, Olivier Hernandez, abonde dans le même sens. « Je vois la créativité dont peuvent faire preuve certains chercheurs pour essayer de comprendre des théories ou d’en inventer, illustre-t-il. Cette créativité-là, je la retrouve lorsque je suis face à une œuvre. »
Il ajoute qu’en plus de la possibilité de contempler la science inspirer l’art, la collaboration entre chercheurs et artistes entraîne plusieurs bénéfices. « Cela permet de présenter des faits scientifiques d’une façon différente et d’aller chercher un maximum de personnes à l’extérieur du domaine, explique M. Hernandez. Cela permet également de montrer aux scientifiques un aspect de leur science qu’ils ne connaissaient pas. »
La résidence de recherche-création permettra à Yann Pocreau et Bettina Forget de séjourner 15 jours à l’OMM, mais également d’avoir accès à ses laboratoires et de rencontrer ses chercheurs le reste du temps. Leurs œuvres seront par la suite présentées du 27 septembre au 15 décembre 2018 au Centre d’exposition de l’UdeM. Le projet pourrait être reconduit dans les années à venir.