Le Centre opérationnel de la sûreté (COS), situé au pavillon Roger-Gaudry, est le point de rencontre de tous les agents. Le chef de section de la Direction de la prévention et de la sécurité, Robert Chartrand, soutient que jamais une journée n’est semblable à une autre. « Tu as beau établir un plan de match, il y a des imprévus, des urgences qui font en sorte que ta journée vient d’être chambardée, déclare-t-il. Le matin, parfois, on pratique une mise à jour des premiers soins, du défibrillateur, mais tout à coup, il y a une tempête de neige et la rampe est en verglas. On doit assurer la sécurité des usagers, donc il faut mettre de côté notre plan. » Il affirme que c’est ce petit côté imprévisible qui le captive et le motive.
Les appels les plus reçus au COS proviennent des étudiants et employés malades. Le chef d’équipe, Hans-David Ouimet, avoue toutefois que le début d’année est assez calme. « Il y a eu quelques vols, informe-t-il. Nous avons aussi dû faire face à une panne électrique. Il a fallu transférer des vaccins de la clinique de l’UdeM à Polytechnique où il y a des congélateurs. »
La visibilité
Sauf quand il reçoit un appel d’urgence, sur le terrain, M. Ouimet procède à la même routine jour après jour afin de privilégier un contact récurrent avec étudiants et employés.
M. Chartrand admet que son plus gros défi, depuis qu’il est entré en poste il y a un an et demi, est de faire en sorte que ses agents soient plus visibles. « Saluer les étudiants, ce n’est pas toujours facile, car on agit en fonction de la perception des gens, constate-t-il. On est souvent perçus comme austères et difficiles d’approche. » Il maintient que ses agents sont plus présents aux événements organisés sur le campus. « Même l’institution nous invite davantage à leurs activités, se réjouit-il. On nous tend la main, donc c’est réciproque. J’espère que si je laisse un héritage ici, ce sera au moins celui-là. »
Alors que plusieurs agressions sexuelles ont été répertoriées dans les résidences de l’Université Laval en octobre 2016, M. Ouimet révèle que la situation à l’UdeM va beaucoup mieux qu’il y a quelques années en raison justement de cette visibilité accrue. « Auparavant, la Direction des résidences préférait passer par une entreprise externe qui choisissait des agents et leur faisait faire n’importe quoi, déplore-t-il. Je ne dis pas qu’on leur faisait faire du ménage, mais leurs tâches n’étaient pas nécessairement en lien avec la sécurité. » Dorénavant, les agents de l’UdeM sont sur place et valident les accès, répondent aux appels des résidents et font des suivis. « Ce qu’on a vu, c’est que les gens se déliaient la langue beaucoup plus, rapportaient plus de situations » confie-t-il.
Problème de perception
M. Chartrand affirme que ses agents sont bien équipés pour faire face à toute éventualité.
Il se rappelle certains incidents lors desquels la compétence de ses agents a été remise en doute. « Quelques minutes avant un spectacle à la salle Claude-Champagne, une personne d’une soixantaine d’années [a eu un arrêt cardio respiratoire] en mars dernier, se souvient-il. Les agents ont été appelés pour intervenir, mais certains experts sur place, des médecins, disaient qu’il fallait attendre Urgences-santé dans le cas où une erreur serait commise. Les gens ne semblaient pas reconnaître une certaine compétence de la part de l’agent. » Il raconte que l’agente en question a tout de même sorti son défibrillateur et après quatre tentatives, la personne est revenue à la vie.
Lors de la prochaine rentrée, il aimerait tenir des portes ouvertes au COS afin de permettre aux étudiants de comprendre son fonctionnement.