Volume 25

(Photo: Benjamin Parinaud)

Un pour tous ou tous pour un

 À première vue, il n’y a rien qui sorte de l’ordinaire dans les demandes de l’employeur. Sur le site des ressources humaines de l’Université, on nous indique que ce département est responsable « [d’a]ssurer un milieu de vie de qualité à l’ensemble des personnes qui travaillent ou qui étudient à l’UdeM. » Il s’agit d’un travail collaboratif avec les différentes unités, départements et facultés de l’établissement.

Priorités individuelles

Il est pertinent de se demander aussi, dans la volonté d’offrir la sécurité à la communauté de l’UdeM, quelle est la part des libertés individuelles. En considérant que le campus est sous la surveillance de centaines de caméras, un étudiant pourrait défendre qu’il se sente plus épié et contraint que sauf.

Les actualités des dernières années peuvent très facilement créer un sentiment de paranoïa envers les institutions centralisant les informations. Pour certains, peut-être que Julian Assange se trouverait au bout de la boîte de courriels institutionnelle. Pourtant, cette centralisation peut sans doute permettre de mieux contrer les attaques et de rejoindre n’importe quelle personne en cas d’alerte.

Est-ce que ma tâche serait de répondre au bien commun ou au besoin de chacun?

Dans une certaine mesure, les deux choix me semblent raisonnables. Je ne pourrais pas trancher et choisir entre les deux. La bonne réponse est dans les nuances. Par contre, je sens que je me sentirais comme un imposteur si je ne remplissais pas chaque facette du concept de sécurité pour les membres de ma communauté.

Au pied de la lettre

Ainsi, je devrais me pencher sur les définitions officielles. Par contre, avec cet angle, la portée des gestes des employés relevant de du Département de la prévention et de la sécurité me paraît insaisissable. D’après l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), il s’agit « état où tous les dangers et les conditions pouvant provoquer des dommages d’ordre physique, psychologique ou matériel sont contrôlés de manière à préserver la santé et le bien-être des individus et de la communauté. »

Faudrait-il donc que je m’acharne à trouver des solutions à chacun des facteurs pouvant affecter ma communauté, de près ou de loin? Je devrais, par exemple, être un meneur dans la prise de décisions pour venir en aide aux populations LGBTQ, alors que l’étude « Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire » (ESSIMU) affirme qu’une personne trans sur deux a déclaré avoir été victime de harcèlement sexuel. Leur demande pour un espace sécuritaire sur le campus n’est pas entendue et l’UdeM est la seule université montréalaise à ne pas disposer d’un tel lieu. Ce serait sans doute dans mon mandat de mener ce dossier à bien.

Mais il existe bien des facteurs qui peuvent altérer la santé et l’intégrité d’une personne. Je vois mal le Département de la prévention et de la sécurité se tenir garant de la sécurité d’emploi et de la sécurité alimentaire des étudiants de l’UdeM. Sur la pyramide des besoins de Maslow, les échelons inférieurs sont hors de leur contrôle.

Et ce qui est en mon contrôle, c’est la pointe, qui concerne l’accomplissement de soi. Pour l’accomplir, je ferais mieux de me tenir loin des appels d’offre du Département de la prévention et de la sécurité.

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