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La qualité des installations sportives peut être un atout pour recruter les meilleurs athlètes.(Photo: Benjamin Parinaud)

performances sportives bien investies

À l’Université Laval, les représentants du Rouge et Or ont trouvé des solutions en termes d’investissements pour financer les équipes. La directrice du programme, Julie Dionne, affirme que leur façon d’investir se distinguent des autres universités. « Nous travaillons en cogestion, explique-t-elle. C’est-à-dire que chaque sport de l’Université a son propre conseil d’administration, qui est formé de bénévoles, et la majorité du financement provient de ces mêmes conseils. »

Pour financer leurs sports d’excellence, des bénévoles de l’Université Laval s’engagent dans un travail de recherche de commandites et de représentation des équipes. Ils organisent ainsi plusieurs activités pour amasser de l’argent, dont des soupers-bénéfice. Mme Dionne considère que les équipes sportives en bonne santé financière ont accès à plus de débouchés. « Un club sportif bien financé peut faire des voyages plus intéressants pour préparer sa saison, estime-t-elle. Ça nous permet également de remettre plus de bourses et d’être mieux préparés pour affronter les meilleures équipes dans l’Ouest canadien. »

Le financement s’opère d’une façon quelque peu différente du côté du Vert et Or de l’Université de Sherbrooke. Le chargé des communications des équipes sportives, René Roy, explique que l’Université investit davantage dans les sports d’excellence. « Il y a des équipes qui ont des ressources financières plus importantes, par exemple le football, où les entraîneurs proviennent de l’extérieur de l’Université », révèle-t-il. Il souligne que les athlètes des sports d’excellence et des clubs sportifs ont accès aux installations de l’Université, mais que ces derniers doivent faire un effort financier par eux-mêmes. « L’Université ne pourrait pas soutenir tous les sports complètement », justifie-t-il.

Du côté de l’UdeM, la directrice du programme de sport d’excellence des Carabins, Manon Simard, explique que le financement des équipes se divise entre les trois écoles d’où proviennent les athlètes. « 70 % du budget global [des Carabins] provient de l’UdeM, le 30 % restant est partagé entre HEC et Polytechnique, ces pourcentages sont représentatifs du nombre d’étudiants athlètes faisant partie des Carabins », révèle-t-elle. En termes de budget, elle avance que les finances du programme proviennent de différents endroits. « Il y a une contribution du CEPSUM et on reçoit également de l’argent de commanditaires telles que Adidas, Bell et les producteurs des jeux du Québec, énonce-t-elle. On reçoit également de donateurs philanthropiques, comme Molson. » Des souscriptions sont également faites par l’organisation pour récolter de l’argent.

Une influence sur la compétitivité

L’équipe de football des Gaiters de l’Université Bishop a pris la décision de quitter le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) pour intégrer le Sport universitaire atlantique (SUA) en 2016, en évoquant à l’époque les coûts associés au transport lors des déplacements pour les compétitions*. Le gestionnaire des Gaiters, Joey Sabo, complète l’explication de cette décision en mettant de l’avant le fait que le recrutement des étudiants est maintenant plus facile pour l’Université. « À un certain moment, il fallait se poser la question : “Qui nous ressemble le plus dans le [réseau sportif canadien] U SPORT ?” explique-t-il. On a alors regardé du côté des Maritimes. Nous nous sommes dit qu’on investirait moins d’argent en allant y jouer, qu’en essayant de rattraper les gens dans la RSEQ. » Il estime à ce propos que pour rester dans le RSEQ et y être compétitive, l’équipe aurait dû doubler son budget pour rattraper son retard.

M. Sabo considère qu’il s’agit d’une occasion de découvrir si la SUA est l’organisation où Bishop devrait être, même si, pour lui, l’important est d’abord de veiller à ce que les étudiants puissent apprendre.

De son côté, M. Roy ne prétend pas que les performances de son université puissent être meilleures grâce au financement. « Je pense que, dans la vie, nous ne pouvons pas toujours faire de corrélation directe entre l’argent qu’on investit dans un programme et les résultats que nous obtenons, avoue-t-il. Mais, je crois qu’il y a un seuil minimum de services à prodiguer aux étudiants-athlètes pour qu’ils puissent se développer au maximum de leur potentiel et c’est l’équilibre que l’on tente de trouver à Sherbrooke. »

Pour sa part, Mme Simard, croit qu’un investissement minimum de ressources doit être fourni pour atteindre une certaine performance sportive. « Notre modèle a toujours été basé sur la qualité de nos entraîneurs, affirme-t-elle. À titre d’exemple, nous avons un entraîneur au volleyball féminin, Olivier Trudel, qui est l’un des membres associés à l’Institut National des sports et qui est invité partout dans le monde pour des conférences, ou encore Danny Maciocia, entraîneur au football, et le seul québécois à détenir la Coupe Grey et la Coupe Vanier. »

À l’UdeM, les installations sportives rejoignent les besoins des étudiants-athlètes et sont un atout pour le recrutement des joueurs, aux dires du receveur de l’équipe de football Louis Mathieu Normandin. « Le budget est plus gros ici qu’ailleurs et c’est quelque chose qui pèse dans la balance, admet-il. On a plus d’incitatifs, plus de séances d’entraînement et de meilleures installations. Ce sont ces petits détails qui permettent de recruter les meilleurs athlètes. » L’incidence du financement se fait ressentir alors que les prochains espoirs issus du sport collégial sont en train de choisir leur université en vue de la prochaine saison.

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