Une dizaine de personnes étaient présentes pour entendre le chargé de programmes d’aide humanitaire au sein de l’organisme Développement et Paix, Nagui Demian. Il a souligné qu’il faut d’abord veiller à la protection des femmes et des enfants, populations les plus vulnérables. « C’est un contexte de guerre après tout, avance-t-il. Les gens sont agressifs, ils ne sont pas dans leur état normal. »
Tandis que les hostilités se poursuivent depuis sept ans en Syrie, la reconstruction du pays s’annonce être une tâche de longue haleine. Selon M. Demian, cette reconstruction passe par les femmes, désormais majoritaires au pays . « Les hommes ont pu se déplacer plus loin ou ont été recrutés par l’armée, que ce soit celle du régime ou celle des opposants », a-t-il expliqué.
En plus de travailler avec les femmes dans le but de leur accorder plus d’autonomie, M. Demian a aussi soulevé l’enjeu de l’éducation des jeunes filles. « On parle d’une génération perdue », a-t-il ajouté à propos d’élèves privées d’éducation parfois depuis plusieurs années.
La seconde conférencière, Nouhad Sawaf, est quant à elle venue partager à propos de son expérience comme aide humanitaire. Basée à Damas, la capitale syrienne, elle a travaillé à l’amélioration du sort des femmes vulnérables. Son travail a, entre autres, consisté à sensibiliser les femmes à propos des mariages précoces, parfois seule option pour une famille, et de la violence conjugale. Elle a néanmoins tempéré les avancées obtenues sur le terrain en affirmant que la fin d’un conflit est souvent synonyme de retour aux anciennes mœurs.
La troisième conférence du cycle 2017-2018 de l’AGEEFEP se déroulera le 6 février prochain. Les invités y discuteront des modes de scrutins et de démocratie inclusive.