Volume 25

L'UdeM accueille une trentaine d'étudiants malentendants. (Crédit : Pixabay.com Cco Creative Commons)

Réussir malgré tout

« Je ne comprends pas toujours ce que les professeurs me disent, confesse l’étudiante au baccalauréat en informatique Stéphanie Guay-Vachon. Je dois alors me rattraper dans les notes de mes preneurs de notes. » Sourde profonde de naissance, elle vit avec un implant cochléaire, qui lui a permis de regagner entre 75 % et 90 % d’audition.

Les services offerts aux étudiants sourds à l’UdeM vont de l’interprétation en classe à l’adaptation des évaluations en passant par la prise de notes. Ils sont proposés en vertu des chartes québécoise et canadienne des droits et libertés, qui assurent l’accessibilité à l’éducation et l’égalité des chances. L’UdeM, comme d’autres universités, s’est dotée de la Politique-cadre sur l’intégration des étudiants en situation de handicap à l’Université de Montréal. Cette dernière assure que l’établissement mette en place les moyens nécessaires afin que tous les étudiants soient traités de façon juste et équitable.

Différentes formes de soutien

Avant même son entrée à l’UdeM, Stéphanie a fait une demande de services. Au cégep, elle bénéficiait déjà de temps supplémentaire pour ses examens, des services d’un preneur de notes et d’un interprète. « Les preneurs de notes sont vraiment utiles quand j’ai un enseignant qui va trop vite pour moi, explique-t-elle. Comme ça, je n’ai pas à m’inquiéter à savoir si j’ai manqué des informations et je peux me concentrer pleinement sur le cours. Mais, depuis que je suis à l’université, les services d’interprète me suffisent. »

Pour obtenir des services, les étudiants vivant avec un handicap auditif doivent s’adresser au Soutien aux étudiants en situation de handicap (SESH). « Les conseillers du SESH rencontrent l’étudiant individuellement afin d’évaluer ses capacités et ses limitations et déterminer les besoins spécifiques liés à sa situation de handicap, détaille le coordonnateur du SESH, Nicolas Fortin. Ensemble, ils élaborent un plan d’intervention dans lequel sont précisées les mesures qui devront être mises en place pour permettre à l’étudiant de réussir ses études universitaires. »

C’est également le SESH qui réfère les demandes de services pour les périodes d’examens. Dans ces cas-là, c’est le Service d’appui à la formation interdisciplinaire et à la réussite étudiante (SAFIRE) qui traite les milliers de demandes d’accommodements pour les étudiants, tous handicaps confondus. « Pour les étudiants malentendants et sourds, la majorité des accommodements sont d’ordre technologique, soit l’accès à des ordinateurs et des logiciels propres à leurs besoins », précise la coordonnatrice de la gestion des examens pour les étudiants en situation de handicap, Diane Francoeur.

Après son baccalauréat, Stéphanie n’exclut pas de poursuivre ses études. Son entrée sur le marché du travail l’inquiète tout de même. « Même si c’est interdit par la loi, j’ai peur que les employeurs m’écartent à cause du fait que je suis sourde », avance-t-elle. Selon les données de l’enquête sur la formation et l’emploi en déficience auditive menée par le Centre québécois de la déficience auditive, elle fera bientôt partie des 8 % de sourds qui obtiennent un diplôme universitaire.

* Statistiques 2016-2017 de l’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap.

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