Dans le courant de la semaine, des pièces douces seront interprétées à la harpe, au handpan (instrument de percussion) et à la guitare acoustique dans les différents pavillons de l’UdeM. Pour sélectionner les musiciens invités, des psychologues du Centre de santé et de consultation psychologique ainsi que des membres des Services aux étudiants (SAÉ) et de la FAÉCUM ont été sollicités. « Nous avons cherché des musiciens qui proposaient des choix musicaux apaisants et qui jouaient des instruments propices à la relaxation », dit le coordonnateur à la vie de campus à la FAÉCUM, Simon Laporte.
Définir une musique relaxante
La doctorante en neuropsychologie clinique Diana Tat mène des recherches sur l’effet de la musique sur le stress. Elle souligne l’importance de faire évaluer chaque musique à un panel d’individus afin de définir le caractère et la capacité apaisante du son. « Il faut que nos participants jugent que ce sont des musiques relaxantes, soutientelle. On utilise ce qu’on appelle des échelles visuelles analogues, représentées par une ligne de 100 millimètres. Aux deux extrémités, il y a deux adjectifs opposés. La personne écoute la musique, puis fait un trait selon son ressenti. » Elle ajoute que, d’après la littérature scientifique, une musique relaxante est généralement sans paroles et possède un tempo lent.
Sa collègue Morgane Bertacco, également doctorante en neuropsychologie clinique, mentionne que le bagage culturel a aussi une influence sur la perception de détente. En Occident, une musique relaxante est majoritairement liée à la musique classique et au piano, alors que les Asiatiques privilégient plutôt la harpe.
Des effets psychologiques et cérébraux
Les chercheuses soulignent que la musique a une influence scientifiquement prouvée sur les émotions. Pour mieux comprendre les différentes situations de stress, Diana reprend quatre éléments clés, à savoir le niveau de contrôle, l’imprévisibilité, la nouveauté et la menace à l’ego. « Le stress est une réaction physiologique et psychologique par rapport à une situation, exprime-t-elle. En situation de stress, le système nerveux commence à s’activer, le rythme cardiaque augmente ainsi que la tension artérielle. Il y a aussi une sécrétion de cortisone et d’autres hormones de stress. »
La musique a la faculté d’atténuer ces effets, selon les dires des doctorantes. « Quand la musique est dite relaxante, notre corps et notre physiologie vont se synchroniser naturellement avec elle », explique Diana.
Morgane précise que le caractère apaisant d’une musique est aussi basé sur des principes subjectifs et propres à chaque être humain. « Si la personne a déjà reconnu une musique et qu’elle l’a écoutée dans un contexte désagréable, elle l’a encodée avec une émotion négative, détaille-t-elle. Si jamais elle l’entend à nouveau, même si c’est une musique relaxante, cela va réenclencher les mêmes gênes et finalement être l’opposé du résultat voulu. »
Avec la semaine « Relaxez, c’est juste la fin de session », la FAÉCUM a un objectif bien précis. « Nous voulons que les étudiantes et les étudiants s’arrêtent quelques minutes pendant une semaine chargée afin de prendre soin d’elles et d’eux », affirme le coordonnateur à la vie de campus de la Fédération.
En plus de la série de concerts, de la nourriture santé, de la massothérapie et des salons de coiffure sont offerts aux étudiants.