Si tous étaient d’avis pour dire que la communauté LGBTQ mériterait d’être mieux représentée au sein des théâtres montréalais, seule la metteuse en scène Xi Kin Li a considéré qu’un espace théâtral entièrement dédié à la communauté LGBTQ est nécessaire. « Personnellement, je sens qu’un espace physique qui priorise le groupe LGBTQ est très important », a-t-elle affirmé. Elle admet cependant que la viabilité économique d’un tel projet reste à évaluer.
Les autres intervenants ont pour leur part remis en question l’intérêt d’un espace consacré spécifiquement à la communauté LGBTQ. « Pour moi, le travail queer est intéressant lorsqu’il se retrouve dans n’importe quel endroit », a souligné la dramaturge Nathalie Claude. Elle a ajouté qu’il est important de mélanger tous les publics.
Arborant dans le même sens, le travailleur culturel non binaire Charlie Julien craint que le théâtre LGBTQ soit confiné à un espace qui serait spécialisé en thématiques queers. « Les directeurs de théâtre se diront : « Il y a un espace de théâtre queer, donc nous n’avons plus besoin d’avoir de personnages queers. » », croit-il.
Le dramaturge Michael Martini a de son côté suggéré de créer un site internet qui permettrait à la communauté théâtrale LGBTQ de faire connaître ses initiatives. « Je pense que plusieurs espaces théâtraux existants pourraient travailler sur des plateformes et des politiques plus inclusives, a-t-il suggéré. Il ne s’agit pas seulement de mettre en scène des personnages queers, mais aussi, et surtout, d’investir les politiques queers en dehors de la scène, en réfléchissant à l’accessibilité, à l’inclusion et à la diversité des structures mêmes du théâtre. »
La discussion a été lancée dans le cadre d’une adaptation théâtrale du film Vic + Flo ont vu un ours réalisé par Denis Côté en 2013. Présentée par le théâtre Talisman, la pièce aborde le thème du lesbianisme. Elle est jouée au théâtre Centaur jusqu’au 2 décembre.