La campagne s’articule autour de six principes [voir ci-dessous] établis par un groupe de travail dont le rapport a été publié en février 2017*. « Nous voulions que l’UdeM puisse fournir à sa communauté les outils nécessaires pour l’aider à réfléchir sur l’utilisation qu’elle fait des médias sociaux », affirme la directrice du comité et vice-rectrice aux affaires étudiantes et aux études, Louise Béliveau.
Sur le site Web élaboré par le Bureau des communications et des relations publiques de l’UdeM, ces principes prennent la forme de « bons réflexes » auxquels se rattache une série de « bonnes pratiques ». Chacun de ces réflexes est illustré par une courte capsule animée réalisée par l’agence El Toro. « Nous voulions une campagne dynamique, qui accroche l’œil, et nous ne voulions pas un ton moralisateur, explique la porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara. C’est pourquoi nous avons opté pour un ton léger, dans l’humour. Il était important que la campagne s’adresse à toute la communauté. » Le site propose en outre des mises en situation donnant des exemples concrets d’application des principes au quotidien.
L’origine du projet
« La campagne Réflexes numériques est indispensable et aurait dû être faite depuis déjà longtemps », pense toutefois la professeure au Département d’informatique et de recherche opérationnelle et spécialiste des questions de protection de la vie privée, Esma Aïmeur. Elle souligne que les problématiques qui surviennent dans la communauté universitaire en raison de l’utilisation des médias sociaux sont nombreuses.
Pour déterminer les principes qu’il propose dans la campagne Réflexes numériques, le Groupe de travail sur les lignes directrices institutionnelles sur les médias sociaux s’est nourri du travail accompli entre 2014 et 2016 par le Comité sur les médias sociaux en enseignement de la Faculté de médecine. « Ce fut un travail d’adaptation pour élargir la portée des recommandations, explique le doctorant en sciences infirmières et membre des deux groupes de travail Marc-André Maheu-Cadotte. Le plus difficile a été de naviguer entre le très directif et le trop vague, précise-t-il. Nous ne voulions pas proposer une politique d’utilisation des médias sociaux, ni un règlement, mais un outil de réflexion éthique. » Il note à cet égard qu’un glissement sémantique semble s’être produit au cours de la mise en œuvre de la campagne. « Est-ce qu’un réflexe, ça ne va pas à l’encontre de la réflexion ? » se demande-t-il.
Des enjeux oubliés
« Une fois, j’ai donné un travail pratique dans un de mes cours, révèle Mme Aïmeur. Les étudiants ont trouvé une solution sur un réseau social avec comme conséquence que 70 % de la classe avait la même solution… et que celle-ci était fausse ! » Elle rappelle que les problèmes liés à l’utilisation des réseaux sociaux ne concernent pas uniquement les pratiques de publication de contenu, comme le cible la campagne, mais tout particulièrement les dépendances qu’ils créent et leurs répercussions. La professeure suggère plutôt de contrôler le temps passé sur les médias sociaux afin d’en faire un usage judicieux.
En date de publication, la première capsule animée, Utilisation prudente et responsable des médias sociaux, compte, après cinq republications, 5 200 visionnements. Sur la chaîne YouTube UdeMVidéo, la vidéo compte, également en date de publication, 344 visionnements depuis le 8 août 2017. Les cinq autres capsules du projet ont un nombre de visionnements variant entre 150 et 250.
PRINCIPES DIRECTEURS
• Utilisation prudente et responsable des médias sociaux ;
• Protection des renseignements personnels et des données confidentielles ;
• Maintien des relations professionnelles ;
• Protection de sa réputation et de son image numérique ;
• Application rigoureuse des règles de probité intellectuelle au partage de contenus ;
• Protection de l’identité de l’Université.
RECOMMANDATIONS SUR L’UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX
• Prendre connaissance de toutes les informations sensibles et éviter de les mentionner en ligne.
• Contrôler le temps passé sur les réseaux sociaux.
• Revoir les préférences régulièrement, car les réseaux modifient leur politique de protection de la vie privée sans toujours avertir.
• Désactiver le GPS du téléphone portable ainsi que la caméra de son ordinateur lorsqu’on ne les utilise pas.
• Éviter les réactions immédiates sur les réseaux sociaux.
• Reconnaitre les personnes manipulatrices ou toxiques qui peuvent accéder aux identifiants et aux mots de passes des étudiants.
• Ne jamais oublier que rien ne s’efface et que le droit à l’oubli n’existe pas !
• Créer un examen obligatoire portant sur la sensibilisation aux bonnes pratiques des médias sociaux.
