Campus

Les préposés de la Direction des immeubles vérifient que l’entretien a bien été effectué au cours de la nuit par les sous-traitants. Ils s’occupent uniquement

Charge partagée

Le directeur général de CISM, Éloi Mayano-Vinet, s’est plaint de la situation auprès de l’UdeM en juillet, août et septembre derniers. Il donne comme exemple des rouleaux de papier hygiénique déposés et traînants dans la salle de bain sans que quiconque soit passé pour venir les installer. « On doit aller acheter une brosse pour laver la toilette nous-mêmes, ce qui n’est pas franchement agréable, révèle-t-il. En plus, il n’y a pas d’eau dans l’un des robinets des toilettes centrales du pavillon. Parfois, ce sont même les deux à la fois qui n’en ont pas. » Les membres de son équipe constatent que certaines ressources, comme le savon et le papier essuie-main, manquent plus souvent que par le passé.

Planchers crasseux, poubelles pleines à craquer, cuvettes et éviers non nettoyés. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les réseaux sociaux pour se faire une idée de l’opinion des étudiants par rapport à la propreté sur le campus. La page Facebook Spotted : UdeM en fait grand cas. « La propreté des toilettes dépend de l’heure à laquelle tu y vas », admettais jeudi l’étudiante au baccalauréat en criminologie à l’UdeM Margaritha Jacques. Elle avoue toutefois sélectionner des cabinets d’aisances qui sont dans des corridors loin des salles de classe.

L’étudiante au baccalauréat en cinéma à l’UdeM Charlotte Cartier remarque que la propreté des toilettes des femmes se détériore pendant la journée. « Je suis quelqu’un de très propre, déclare-t-elle. Soit je fais l’effort de nettoyer moi-même la toilette avant de l’utiliser, soit je change d’endroit. »

La dégradation de la propreté ne tient pas non plus seulement aux toilettes comme l’a constaté M. Mayano-Vinet. « Le ménage en général n’est pas fait, confie-t-il. L’escalier pour monter est très poussiéreux. Lorsque l’on voit de la poussière à chaque marche, on constate que l’entretien n’a pas été fait depuis plusieurs mois. » Les poubelles également ne sont pas en reste selon lui : il a pu y observer beaucoup de drosophiles parce qu’elles ne sont pas vidées.

La porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara, explique que l’entretien des toilettes est effectué chaque jour par une entreprise externe. « Entre les visites quotidiennes de cette compagnie, des préposés de la Direction des immeubles (DI) de l’UdeM font des inspections à plusieurs moments de la journée dans les toilettes achalandées pour s’assurer de la propreté générale de l’endroit et pour faire du réapprovisionnement », précise-t-elle. Les préposés de la Direction des immeubles vérifient que l’entretien a bien été effectué au cours de la nuit par les sous- traitants. Ils s’occupent uniquement du réapprovisionnement durant la journée.

Une période de transition

Mme O’Meara explique que cette situation est liée à l’embauche cet été d’un nouveau sous-traitant en charge du ménage. « Compte tenu de l’envergure du campus universitaire, c’est une période de transition qui est en cours pour les équipes s’occupant de l’entretien et de la propreté sur le territoire de l’Université », souligne-t-elle. Il faut, selon elle, accorder une période de grâce le temps que le nouveau sous-traitant s’adapte à ses tâches sur le campus.

La société Entretien P.E.A.C.E. Plus a remporté quatre des cinq appels d’offres lancés par l’UdeM le 13 avril dernier. La valeur totale de ses contrats est de 18 063 166 $. Les Entreprises Fervel Inc., qui s’occupaient auparavant de l’entretien sur les campus de Laval et de Saint-Hyacinthe , ont remporté le cinquième appel d’offres, pour la somme de 1 343 165 $. La durée des ententes de travail est de 3 ans, avec deux années d’option*.

La responsabilité du manque de propreté sur le campus est partagée, puisque les employés d’Entretien P.E.A.C.E. Plus ne travaillent qu’entre 22 h 30 et 7 h 00. C’est la Direction des immeubles de l’UdeM qui s’en occupe durant le jour.

En date de passer sous presses, la direction d’Entretien P.E.A.C.E. Plus n’a pas été en mesure de commenter les plaintes concernant l’entretien.

Concernant la dégradation des immeubles, Mme O’Meara reconnaît que certains bâtiments sont plus anciens que d’autres. C’est pourquoi l’Université effectue divers travaux de modernisation des blocs sanitaires comme ce fut le cas, par exemple, pour les pavillons Lionel-Groulx, Maximilien-Caron, Marie-Victorin, Roger-Gaudry et celui de la Faculté de l’aménagement. Elle invite par ailleurs les membres de la communauté universitaire à joindre le poste 2222 dans le but d’informer le personnel de problèmes concernant l’entretien des immeubles partout sur le campus.4

* Source : Le système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec (SEAO) (Numéro de référence : 1067530)
 
Avec la collaboration de Félix Lacerte-Gauthier

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