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Le président de l'AGEEFEP, Denis Sylvain

Élargir l’éducation permanente au deuxième cycle

La FEP relègue actuellement aux autres facultés tout ce qui a trait aux cycles supérieurs en raison de son rôle dans la codification administrative des statuts de l’UdeM, qui encadrent la charte de l’Université. Le président de l’AGEEFEP, Denis Sylvain, rappelle à ce propos que le DESS en journalisme a été créé par la FEP, mais que le programme relève de la Faculté des arts et des sciences (FAS). « On veut que la communauté étudiante puisse en discuter et voter sur la question », résumetil.

Les statuts de l’UdeM sont clairs à ce sujet. « Le conseil de la Faculté de l’éducation permanente adopte les programmes de la faculté, qui ne concernent que le premier cycle, et les transmet pour approbation à la commission des études », estil écrit à l’article 29.09A. Pour effectuer une refonte des statuts, l’AGEEFEP devra passer en assemblée universitaire pour demander un changement.

L’idée de permettre à la FEP d’offrir des cours de deuxième cycle figurait déjà parmi les recommandations du rapport du Comité ad hoc sur la Formation continue à l’UdeM, qui date de mars 2010. « On veut donner suite à la transformation institutionnelle en retirant les articles qui empêchent la FEP de donner les cours de deuxième cycle », résume M. Sylvain. Il explique qu’il avait déjà le mandat de passer à l’action l’an dernier, mais qu’il tient à avoir l’appui de ses membres pour légitimer le processus. « Il serait surprenant que le Conseil de l’Université aille à l’encontre du vote de l’assemblée», précisetil.

Rejoindre une plus grande clientèle

Selon lui, il y aura une plus grande clientèle à l’UdeM dans la mesure où les nouveaux programmes iront chercher des personnes qui ne peuvent suivre des cours de jour. « Plusieurs cours de DESS sont donnés de jour, mais c’est le soir que les travailleurs peuvent y aller », détailletil. Il ajoute que le but n’est pas de « voler » des cours aux autres facultés, mais de travailler de pair afin d’offrir cette nouveauté à d’éventuels étudiants. « L’essentiel est de créer des programmes qui répondent aux besoins de la société. C’est de l’interdisciplinarité, ce n’est pas propre à une faculté, exprime le président. La FEP a aussi d’excellents professeurs qui pourraient donner ces cours, mais qui ne peuvent pas actuellement à cause des statuts. »

L’étudiante au certificat en journalisme Émilie Ekoume n’a pas d’objection à ce que la FEP donne des cours de DESS. En tant que mère monoparentale, elle estime que ce changement ne sera pas favorable pour tous. « Cela n’aide pas du tous les parents, affirmetelle. Quand on rentre le soir, les enfants dorment déjà. »

Pour d’autres étudiants, ce n’est pas tant l’horaire que l’offre de cours qui importe. « Mon choix n’aurait pas changé, explique l’étudiant au DESS en journalisme Martin Vaccaro. De France, je regardais surtout les cours offerts. C’est le cœur du programme qui m’a intéressé, l’horaire est du détail. » Il ne voit cependant pas d’inconvénient à ce que la FEP donne des cours de deuxième cycle.

En matière de formation continue, l’UdeM fait exception en excluant les cycles supérieurs de la FEP. « Plusieurs universités en Amérique du Nord permettent déjà d’avoir des cours d’études supérieures », assure M. Sylvain. Pour étayer ses propos, le président se base sur le rapport du Comité ad hoc sur la Formation continue à l’UdeM.

L’AGEEFEP demandera à ses membres l’autorisation de négocier le droit de créer et d’offrir des programmes de DESS en assemblée universitaire lors de son congrès biennal le 25 novembre prochain.

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