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La gardienne des traditions de Nu Delta Mu, Auriane Douida et la coprésidente de la sororité, Natacha Nasset

Liberté, égalité, communauté

La coprésidente de Nu Delta Mu et étudiante au baccalauréat en design intérieur, Natacha Nasset, se veut rassurante sur ce qui distingue cette sororité des autres. « On est très différentes des sororités américaines, ce n’est pas du tout pareil, s’exclame-t-elle. On ne vit pas dans le même appartement toutes ensemble. » La plus grande sororité, Nu Delta Mu, compte 45 membres étudiantes et 35 diplômées.

L’étudiant à la majeure en science politique Pierre Bousquet, est coprésident de Sigma Thêta Pi, fraternité française qui a ouvert un chapitre montréalais en 2008. « Les fraternités américaines ne sont pas comme nous, clame-t-il. Nous nous assurons d’avoir de la classe. En plus, au contraire de celles-ci, nous n’avons pas une vieille histoire avec beaucoup de financement qui permet d’avoir des “frat house” [voir encadré en fin d’article]. »

Un repère pour les étudiants

« Gardienne des traditions » pour Nu Delta Mu et étudiante au baccalauréat en design intérieur, Auriane Douida assure que sa sororité peut être un phare pour des étudiantes arrivant de l’étranger et n’ayant pas de repères au Québec. « Nous avons des gens qui viennent de plusieurs pays francophones, révèle-t-elle. Avoir ce groupe, quand tu es complètement seule et que tu quittes ta famille, tes amis et ton entourage, est essentiel. On peut avoir des personnes sur qui compter. »

Selon la Politique des organismes étudiants de l’UdeM, les regroupements étudiants doivent créer un climat universitaire propice au développement personnel et social des étudiants. Des valeurs que croient posséder ces organisations, selon Auriane. « Les valeurs se ressemblent beaucoup entre les différentes sororités, explique-t-elle. Elles sont représentées par l’implication sociale, l’excellence scolaire et la philanthropie. »

En ce qui concerne les événements privés de la sororité, la coprésidente, en poste depuis mai dernier, laisse un certain mystère. « Ce qui se passe dans la sororité reste dans la sororité, renvoie-t-elle. Mais ce ne sont pas des trucs très intenses, on veut juste garder nos secrets entre nous ! »

Le processus d’intégration

L’étudiante au baccalauréat en cinéma et nouvelle de la sororité Nu Delta Mu Sarah Charchour explique qu’il y a trois étapes obligatoires pour faire partie de la sororité. La première étape, celle du recrutement (ou rush en anglais), a pour but de trouver des étudiantes possiblement intéressées à devenir membres de la sororité. La période de mise en commun (pledging) permet aux étudiantes intéressées de faire des activités pour mieux comprendre les rouages de la sororité et pour apprendre à mieux se connaître entre elles. Ensuite, l’étape de l’actif consiste, pour celles qui ont aimé la chimie du groupe, à devenir membre en bonne et due forme.

Une fois les études terminées, les frères et sœurs deviennent des alumni, soit des membres pouvant aider la sororité depuis leur milieu professionnel. Sarah se veut toutefois rassurante sur ce que cela représente. « On n’est pas une secte non plus, s’exclame-t-elle. C’est ouvert à tous et on est libre de quitter quand on veut ».

Les Sigma Thêta Pi ont un parcours similaire, à une différence près. « Pendant le pledging, on choisit les membres qui vont devenir par la suite des actifs, explique Pierre. Les membres font un vote démocratique pour accepter les nouveaux au sein de la fraternité. »

Œuvrer auprès d’organismes

Les deux étudiantes en design intérieur insistent sur le fait que Nu Delta Mu cherche à s’impliquer dans la communauté. Par l’entremise de l’organisme Action cancer féminin, les sœurs organisent des conférences, amassent des fonds et œuvrent afin d’offrir une meilleure qualité de vie aux femmes atteintes du cancer. « Je faisais beaucoup de bénévolat à l’époque, mais avec les Nu Delta Mu, cela m’a permis d’en faire davantage », explique Sarah.

Pierre assure qu’eux aussi ont à cœur l’action sociale. « Nous collectons des fonds pour la Fondation Rêves d’enfants et pour la Légion royale canadienne [NDLR : un organisme venant en aide aux vétérans], expose-t-il. On vend des coquelicots, on fait un gala annuel au cours duquel on amasse des fonds. » Les quatre groupes partagent une activité commune chaque mardi, où ils affichent les couleurs de leur clan respectif en revêtant leur blouson caractéristique.

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