Volume 25

Seulement 61 % des étudiants réussissent le TECFÉE à leur première tentative. (crédit photo : Jèsybèle Cyr)

Les étudiants face au test de français

Un projet de tutorat par les pairs, orienté sur le TECFÉE, est mené en commun par l’Association générale des étudiants et étudiantes en éducation (AGÉÉÉ), l’Association des étudiants et étudiantes en enseignement au secondaire (AÉESUM), l’Association des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs en éducation (ACSE) et l’Association étudiante de kinésiologie et éducation physique de l’UdeM (AEKEPUM). « La première cohorte de tuteurs verra le jour à la mi-octobre », informe l’étudiant au baccalauréat en enseignement du français au secondaire et vice-président aux affaires externes de l’AÉESUM, Antoine Côté.

L’objectif est de permettre aux étudiants ayant échoué le test d’obtenir de l’aide de ceux qui l’ont réussi. « Le projet vise principalement les étudiants qui ont le plus de difficulté dans les cours de français », explique-t-il. À cette fin, les associations étudiantes ont obtenu une aide financière du Centre étudiant de soutien à la réussite (CÉSAR), qui servira notamment à la rémunération des tuteurs.

Facteurs d’échec

D’après Antoine, la pression serait à l’origine du taux d’échec élevé. « On parle constamment du TECFÉE, rappelle-t-il. On reçoit un nombre incalculable d’informations, parfois contradictoires. Ça génère beaucoup de stress chez les étudiants ». Une des raisons qui, d’après lui, expliquerait pourquoi le taux de réussite lors du premier essai est aussi faible (61 %*).

Certains n’obtiennent pas du premier coup le résultat de 70 % requis. C’est ce qui est arrivé à l’étudiante en enseignement du français au secondaire, Magalie Côté. À son avis, certaines questions à choix multiples sont désuètes et ne correspondent pas à la réalité des futurs enseignants. « Il y a beaucoup de vieilles expressions à expliquer qui ne sont plus du tout en usage », regrette-t-elle.

Des opinions divergentes

L’Association des doyens, doyennes et directeurs, directrices pour l’étude et la recherche en éducation au Québec (ADEREQ) demande depuis deux ans au ministère de l’Éducation de limiter à quatre le nombre de passations du TECFÉE. Selon ses membres, au-delà de quatre tentatives, il est ardu de déterminer si l’étudiant répond réellement aux exigences de connaissance du français demandées ou s’il a simplement appris à passer ce test bien précis.

L’étudiante au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire, Sarah Sanders apporte une nuance à cette idée. « Avant de penser à limiter les tentatives, on devrait plutôt penser à aider les étudiants à réussir le test du premier coup en leur donnant accès à des outils, des ressources, commente-t-elle. Ça devrait être ça, la priorité. »

Diminuer le stress

Selon la responsable des mesures de soutien en français au Centre de formation initiale des maîtres de l’UdeM (CFIM), Karine Pouliot, certains facteurs expliquent le taux élevé d’échecs. « Ce qui arrive, c’est que certains étudiants tentent le test dès leur arrivée dans le programme, alors qu’ils n’ont même pas débuté les cours, explique-t-elle. Le taux d’échec est donc plus élevé qu’il ne le devrait, car les étudiants n’ont pas encore eu accès aux ressources, ni à la formation adaptée au TECFÉE. »

Mme Pouliot ajoute que si les étudiants attendaient d’avoir terminé le cours obligatoire DID1010 « Français écrit pour enseignants 1 », le taux de réussite serait beaucoup plus élevé. Les étudiants de l’UdeM peuvent passer le test aux sessions d’hiver et d’été.

Antoine estime quant à lui que l’analyse des médias sur la situation est désolante. « D’un côté, on entend toujours qu’il faut revaloriser la profession d’enseignant, déclare-t-il. De l’autre, on se sert de statistiques pour dresser un portrait déplorable de la situation. »

L’étudiant souligne que le choix d’enseigner relève avant tout de la passion et n’est pas, comme ce qu’il a pu lire dans les journaux, un « choix par défaut ».

* Chiffre officiel de l’UdeM

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