Volume 25

Deux étudiants se rendant régulièrement en covoiturage sur le campus de l’UdeM.

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Pour le président du service de covoiturage Netlift, Marc-Antoine Ducas, la solution se trouve dans la méthode employée. Démarré en 2012, le service offre aux utilisateurs une application pour téléphones intelligents. « On travaille en partenariat avec l’UdeM ; nous fournissons une solution de covoiturage pour les professeurs, employés et étudiants du campus, détaille-t-il. Au départ, il y avait seulement des solutions internes aux universités, qui ne fonctionnaient pas bien en raison de leur vétusté. »

Le service de covoiturage Netlift, également partenaire avec HEC Montréal, Polytechnique Montréal et le Cégep de Saint-Laurent, tire parti d’une certification du gouvernement canadien. À chaque personne qui laisse son automobile pour effectuer une course en covoiturage, l’entreprise calcule les économies de gaz à effet de serre (GES), puis remet des bilans énergétiques à l’Université. Une façon de mesurer l’impact écologique d’un modèle qui commence à faire son chemin parmi les étudiants.

La finissante au baccalauréat en génie mécanique à Polytechnique Sophia Fathallah explique ce qui l’a poussée à s’intéresser à cette pratique. « J’ai effectué mon premier stage chez Bombardier à Mirabel, donc je devais faire l’aller-retour depuis Montréal et, à l’époque, je n’avais pas de permis de conduire, explique-t-elle. Je n’avais donc pas vraiment d’autre choix que de covoiturer. » Sophia reconnaît tout de même qu’il y a certains inconvénients à être assise en voiture avec une personne qui nous est inconnue. « J’ai déjà été avec un conducteur plus âgé et les sujets de conversations tournaient en rond, c’est vite devenu “plate” », concède-t-elle. Malgré tout, cette solution lui a permis de gagner du temps sur ses trajets. Elle mentionne aussi à titre de point positif l’environnement, plus agréable que celui des transports en commun.

Les limites du système

Une expérience que Sophia ne regrette pas, mais qu’elle semble déterminée à laisser derrière elle. « Je vais m’acheter une voiture, c’est trop de stress et la probabilité de trouver quelqu’un qui fait le même trajet que toi est assez faible, regrette l’ancienne étudiante. J’aimerais que les applications et sites de covoiturage soient plus performants. J’ai essayé des sites comme Amigo Express ou Netlift, sans résultat. » Sophia s’est également inscrite sur le site de covoiturage mis en place par l’UdeM. Une plateforme qui, victime de sa faible popularité, a dû interrompre ses services en mai dernier.

Certains, comme l’étudiante à la majeure en linguistique, Léane Soucy, viennent vivre à Montréal pendant leurs études. « Je viens de Rivière-du-Loup, à environ cinq heures de Montréal, explique-t-elle. Comme le bus est vraiment cher, je préfère depuis quelque temps le covoiturage. »

Une démarche qui peut parfois s’avérer longue et infructueuse pour Léane. « C’est compliqué de trouver d’ici à Rivière-du-Loup. Je dois souvent faire un arrêt à Québec, regrette-t-elle. Il a parfois fallu que je fasse des recherches pendant une semaine pour trouver un transport. » Léane pointe du doigt le manque de visibilité des sites et applications et, par conséquent, le manque d’options pour réaliser ses trajets. M. Ducas connaît assez la situation du covoiturage dans le milieu estudiantin pour dresser le profil des utilisateurs. « Ce sont généralement des étudiants qui habitent dans des banlieues à plus d’une dizaine de kilomètres de l’université », décrit-il.

Les étudiants avec des horaires de cours atypiques, pour qui l’accès aux transports en commun peut-être ardu, se tournent plus majoritairement vers cette solution, selon le président de Netlift.

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