Pour le professeur d’anthropologie de l’UdeM et archéologue de formation, Christian Gates St-Pierre, l’obtention de ce financement l’année du 375e anniversaire de la ville est symbolique. « On souhaitait rappeler qu’avant ces 375 ans de présence européenne blanche, des autochtones vivaient sur ces terres depuis des millénaires », explique-t-il.
Le maire de Montréal, Denis Coderre, estime aussi que l’anniversaire de la ville est une occasion de célébrer « de maintes façons et notamment en mettant en lumière notre histoire, nos origines, la présence autochtone dans le berceau de nos fondations et l’apport incontestable des peuples autochtones au développement de Ville-Marie. »
Les recherches visent deux points sur l’île qui montreraient le chemin emprunté par Jacques Cartier à son arrivée, selon différentes théories. Le premier site de fouilles se situerait dans quatre parcs du quartier Outremont et l’autre, près de la rue Sherbrooke, sur le campus de l’Université McGill, qui a donné sa permission d’accéder à son terrain. Prévue à partir de la mi-juin, les fouilles s’étendront sur environ un mois et seront effectuées par une équipe de six à huit étudiants en anthropologie de l’UdeM.
Bien qu’il y ait de multiples sites archéologiques au Québec témoignant de la présence iroquoienne, ils demeurent rares sur le territoire de la métropole. Ces fouilles pourraient donc combler un manque de connaissances à propos de la présence autochtone sur l’île, croit M. Gates St -Pierre.
Au-delà de ce mandat, le chercheur estime que retrouver des traces du village d’Hochelaga visité par Jacques Cartier à son arrivée serait le point culminant de cette quête. « Nos chances sont très minces d’élucider le mystère du village d’Hochelaga, avoue-t-il. Mais le retrouver serait la cerise sur le sundae ! »
Les coûts sont assumés en parts égales par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et la Ville de Montréal, dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.