Culture

L’étudiante à la maitrise en muséologie, Violette Loget, a remporté le prix Roland-Arpin 2016 avec son mémoire Jeunes et philanthropes : cultiver la vocation philanthropique des nouvelles générations dans les musées montréalais. Crédit photo : Mathieu Gauvin.

Jeunes et philanthropes

Quartier Libre : Votre sujet de mémoire porte sur l’engouement des musées par la nouvelle génération de philanthropes. Qu’est-ce qui vous a amenée à vous pencher sur cette question ?

Violette Loget : Pendant mon stage au Musée des Beaux-Arts, j’ai remarqué que certains musées proposaient des soirées cocktail pour attirer de jeunes philanthropes. Je me suis alors demandée si ces personnes étaient vraiment philanthropes ou seulement des jeunes venus passer du bon temps dans un musée. Car il existe plusieurs sortes de philanthropes : ceux qui donnent de l’argent, ceux qui donnent des œuvres, ceux qui donnent de leur temps. Je voulais aussi savoir à quel point ces soirées répondaient à la mission du musée et à quel point on peut appeler cela de la philanthropie.

Q.L. : Et qu’est-ce qui ressort de vos recherches ?

V.L. : Au départ, j’étais très pessimiste sur les objectifs des musées à travers ces évènements. J’avais peur qu’ils s’éloignent de leur mission initiale qui est de garder contact avec notre patrimoine. Puis, j’ai rencontré des directeurs de fondations et de jeunes philanthropes, et je me suis alors rendu compte que ces soirées cocktail permettaient d’apprendre aux jeunes à développer des réflexes de philanthropie. Ils espèrent ainsi qu’une fois que les jeunes auront des revenus plus élevés, ils donneront de l’argent ou des œuvres au musée. C’est un pari audacieux, car les musées ne savent pas vraiment si cette stratégie fonctionnera à long terme.

Ma conclusion est plus optimiste, car il y a de belles choses qui se font et qui sont génératrices de beaux projets pour le musée et pour ces jeunes de 20 à 40 ans. Le taux de participation est également beaucoup plus élevé chez eux que chez des philanthropes classiques qui donnent uniquement un chèque chaque année.

Q. L. : Que suggérez-vous de faire par rapport à ces soirées cocktail ?

V. L. : Je pense qu’il faudrait élaborer une stratégie sur 5 à 10 ans pour mieux cerner les objectifs du musée. Car il a y des dangers à faire ce genre de soirées. Il faut également apporter une approche plus pédagogique à ces jeunes, tout en mettant l’accent sur l’interactivité et le plaisir. Mais je trouve qu’en général, ça reste un bon moyen d’amener les jeunes au musée, d’autant que ça permet de créer une mixité sociale. Habituellement, les cercles de philanthropes sont représentés par une certaine élite, comme des avocats. C’est donc bien qu’il y ait une diversité de gens, autant dans la classe sociale que dans l’âge.

Q. L. : Grâce à votre sujet de recherche, vous avez remporté le prix Roland-Arpin cette année. Qu’est-ce que cette récompense représente pour vous ?

V. L. : Beaucoup de choses ! Pendant ma maîtrise, j’avais plusieurs objectifs en tête dont essayer de me démarquer des autres. J’ai donc investi beaucoup de temps dans ce mémoire, et le fait de remporter ce prix signifie que le jury a trouvé mon sujet pertinent et intéressant. Surtout que ce sont des professionnels en muséologie, donc c’est d’autant plus gratifiant pour moi. Grâce à ce prix, j’espère que beaucoup d’opportunités s’ouvriront à moi.

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