«Nous proposons une formation qui allie théorie et pratique. Chaque jour, un intervenant traitera d’une étude de cas, explique le directeur du Centre d’études du religieux contemporain de l’UdeS qui organise les cours de cette école d’été, David Koussens. Les exercices pratiques permettront de prendre en compte les réalités des autres, qui sont utiles à la société. »
Lancée par la professeure associée au Centre d’études du religieux contemporain Lorraine Derocher, l’École cherche aussi à répondre à la demande de praticiens désireux d’intervenir de manière plus efficace dans leurs milieux de travail. « Il s’agit de donner une formation intensive à la clientèle des intervenants, qu’ils proviennent des milieux hospitaliers, psychologiques, juridiques ou de la protection de la jeunesse », précise-t-elle.
L’École peut accueillir jusqu’à 40 inscrits et est ouverte à toute personne possédant un baccalauréat, quel que soit leur champ d’activités. Les cours peuvent être crédités dans le cadre d’un programme de deuxième cycle. « Je me suis inscrite au cours Intervention et liberté religieuse surtout par curiosité, indique l’étudiante à la maîtrise en médiation interculturelle à l’UdeS Annie-Ko Giroux. C’est aussi en lien avec mon travail, car j’enseigne en francisation pour les adultes. La religion prend une place très importante dans l’identité de mes apprenants et la diversité religieuse dans mes classes apporte de nombreux défis, parfois entre les élèves, parfois avec mes propres croyances et valeurs. »
Professeurs et chercheurs dispenseront trois heures de cours théorique chaque matin sur des sujets tels que les libertés religieuses et les accommodements raisonnables. En après-midi, des intervenants viendront témoigner de leurs expériences autour d’un cas pratique ou d’une problématique spécifique liée aux milieux d’intervention.
Pour l’étudiante à la même maîtrise Gabrielle Déry, la compréhension de la diversité est essentielle pour intervenir efficacement dans des situations parfois délicates. « Moi qui considère que la religion dans la société québécoise relève d’un tabou et de non-dits qui contribuent à la méconnaissance et à la construction de préjugés et de méfiance face à la culture qui nous est étrangère, je vois dans cette formation une porte d’entrée vers l’équilibre tant espéré entre ouverture et vigilance », souligne-t-elle.
Une occasion aussi pour Annie-Ko de mieux comprendre les liens qui unissent les religions, la culture et l’identité de ses élèves. « La religion n’a pas pris une place aussi importante dans ma construction identitaire que dans celle de mes élèves », rapporte-t-elle. Cette approche interdisciplinaire devra également permettre de comparer ce qui se fait sur le terrain et dans la recherche.