« La Banque mondiale dit que mener des consultations est une manière de faciliter des transformations qui, autrement, rencontreraient, peut-être, des résistances de la part du personnel. […] C’est une stratégie d’acceptabilité sociale », explique M. Martin. À son avis, la consultation actuellement menée dans le cadre de la transformation institutionnelle s’inscrit essentiellement dans une démarche guidée par des impératifs économiques.
« Ce qu’on appelle une université de classe mondiale c’est une université qui est d’abord pensée comme un levier de développement économique », énonce M. Martin. Selon lui, cette volonté de vouloir se démarquer à tout prix sur différents classements internationaux risque d’engendrer un système à deux vitesses, ou seules les grandes institutions du savoir pourront tirer leur épingle du jeu.
« Ce qui est dangereux, maintenant, c’est que l’université va être mesurée à l’aune de sa capacité à participer directement à se mettre les deux mains dans le développement économique », poursuit-il.
À son avis, la transformation institutionnelle à l’UdeM remet aussi en question le rôle historique de l’université. « L’université a été pensée, historiquement, comme quelque chose qui doit avoir une certaine indépendance, une autonomie, qui doit être protégé des pouvoirs qui veulent l’instrumentaliser », explique M. Martin.
Il explique que c’est le Syndicat général des professeurs et professeures de l’UdeM (SGPUM), inquiet de la transformation institutionnelle en cours sur le campus, qui lui a demandé d’explorer les modèles internationaux servant de référence à l’Université et qui a financé l’étude qu’il a menée.