Quartier Libre : Peut-on déjà parler de rivalité entre universités dans le domaine du e-sport ?
Joey Rouges-Truchon : La plus grande rivalité en ce moment, c’est celle qu’il y a entre ce que j’appelle les « trois gros ». Ce sont les universités qui sont les plus impliquées et dont les équipes sont toujours présentes dans les tournois. Il s’agit de McGill, Concordia et de l’École de technologie supérieure.
Q. L. : Que doivent faire les groupes universitaires qui veulent développer l’e-sport sur leur campus ?
J. R-T. : Ils doivent s’impliquer sur la scène e-sport québécoise. L’important n’est pas uniquement d’aller chercher du financement, mais aussi d’organiser des tournois sérieux avec des règles précises. Cela fait la différence entre un événement qui peut réellement se considérer comme du e-sport ou juste comme un « LAN-party » entre amis pour se divertir. Le côté sérieux permet à tout le monde de faire progresser le développement de la pratique. Notre initiative Montreal Gaming est là pour aider dans l’organisation de ces événements. Nous ne sommes affiliés à aucune école en particulier. Nous devons avoir une réunion bientôt avec UdeM Gaming pour discuter des possibilités de développement à l’UdeM. Il faudrait voir plus d’équipes de ces universités, à défaut de LAN, dans les tournois déjà majeurs.
Q. L. : Quels sont les jeux populaires sur la scène universitaire ?
Alex Brousseau : Le plus gros jeu en ce moment au Québec, mais aussi sur la scène mondiale, c’est League of Legends. Ce qui se passe sur la scène internationale se reflète ici forcément. Il y a également de plus en plus de compétitions du jeu Hearthstone.
J. R-T. : Concordia vient effectivement de faire un tournoi du jeu Hearthstone. Il y a également la résurrection du jeu Counter Strike avec sa version Global Offensive qui prend de l’ampleur.
Q. L. : Quel est l’avenir du e-sport au Québec ?
J. R-T. : On y voit un très bel avenir. Tout simplement parce que la discipline ne répète pas les erreurs qui ont été faites dans des sports qui ont grossi de la même façon. Par exemple, les sports extrêmes, qui ont connu une évolution fulgurante, comme le paintball ou le skateboard, ont encore de la difficulté à être reconnus comme de vrais sports professionnels. Pour qu’ils le soient, il faut qu’ils soient gérés par une institution sérieuse. Si chaque université rentre dans le même bateau, crée chacune ses équipes, cela va faire grandir la pratique. Pour l’instant, c’est ce qui semble se passer.
A. B. : Il faut que les membres des équipes soient prêts à s’impliquer, à se déplacer dans les différents tournois pour se créer une visibilité.