Accueillie dans le hall de la Bibliothèque des lettres et sciences humaines, l’exposition vise à faire connaître aux étudiants la passion pour l’archéologie des membres du RÉAUM. « Aujourd’hui, l’archéologie est menacée dans certains pays, indique l’étudiant à la maîtrise en études classiques et membre du regroupement, Jonathan Castex. Je me destine à essayer de vulgariser l’archéologie, pour montrer qu’il ne s’agit pas que de vieilles pierres, mais bien d’un héritage concret, qui appartient à tout le monde et qu’il faut préserver. »
Dans les sept vitrines de l’exposition, on peut voir des fragments de poteries mayas trouvés au Guatemala, des objets romains en verre et des amphores grecques. D’autres artéfacts proviennent des sites québécois de l’île Saint-Bernard, ancien campement iroquoien, puis poste de traite, ainsi que de la ferme Beaubien, jadis située sur le mont Royal. L’origine des pièces exposées correspond aux différents champs de recherches des étudiants en anthropologie et études classiques. Les artéfacts appartiennent à la collection de l’UdeM, mais proviennent aussi d’emprunts, comme les artéfacts mayas, prêtés par le gouvernement guatémaltèque.
Pour Jonathan Castex, l’exposition des artéfacts trouvés est intimement liée au métier d’archéologue. « Nous assouvissons certes une curiosité personnelle dans nos recherches, mais exposer au public reste la finalité de notre travail, soutient-il. L’exposition d’artéfacts permet aux gens de se rapprocher du patrimoine et de toucher l’histoire d’un peu plus près. »
Toutefois, exposer des pièces archéologiques ne fait pas nécessairement partie du travail d’un archéologue. Beaucoup se vouent uniquement aux fouilles, à l’analyse des objets trouvés, leur échantillonnage et la recherche au sens large. Les archéologues ne sont en effet pas normalement formés à l’exposition, qui relève de la muséologie.
Au-delà de sa dimension de transmission du patrimoine historique, l’archéologie agit aussi comme un miroir qui renvoie les hommes vers leur condition présente. « L’histoire est importante dans le sens où connaître son passé permet de ne plus commettre les mêmes erreurs, ajoute l’étudiante à la maîtrise en archéologie Anne-Carole Preux. L’archéologie peut nous aider à découvrir comment certains peuples ont prospéré, mais aussi pourquoi ils ont disparu, ce qu’il est advenu d’eux. »
Un point de vue auquel la professeure adjointe au département d’anthropologie Christina Halperin, spécialiste en Méso-Amérique, fait écho. « George Orwell a dit : “Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur.”, rappelle-t-elle. Connaître le passé, c’est pouvoir nous connaître nous-mêmes et savoir où nous voulons aller. »
En parallèle de l’exposition, plusieurs activités liées à la Semaine de l’archéologie se tiendront. On aura par exemple la possibilité d’assister à un atelier de taille de pierre et à une reconstitution en direct d’objets amérindiens. Des conférences auront aussi lieu sur des thèmes allant des Néanderthaliens à la production de céramiques en Guyane. Un « 4 à 10 » de financement est également organisé par le RÉAUM, au Café Anthropologie.