Lundi soir au Lion d’or (situé à Montréal, Planète Terre), les Vrais Météores de Mars ont performé la deuxième représentation de Musicograffiti. Un spectacle désopilant, à faire pleuvoir des mâchoires.
Il est fort ambitieux et presque sacrilège de tenter une description à la hauteur de l’univers présenté par les trois Vrais Météores de Mars (Alexis Lefebvre, Renaud Paradis, Guillaume Tellier) et leurs acolytes (Éric Desranleau et Vincent Côté). Déjanté est le terme qui convient à leur vaste projet artistique (théâtral, musical, narratif). Il faut assister à cette rafraîchissante surprise artistique pour en saisir l’essence. Je m’en tiendrai à une succinte trame narrative –ma compréhension personnelle – et quelques mots-clés.
Il s’agit de l’histoire de trois individus – un préposé aux allées de bowling, un serveur et un professeur de géographie – qui rêvent de changer de vie. Une illumination galactique survient, et un groupe de musique est formé : les Vrais Météores de Mars. Le band connaît un phénoménal succès dans le métro, puis dans la province et au delà des frontières. Les musiciens, qui arborent tous de luxueuses antennes en papier d’aluminium, partagent une passion/obsession commune envers Karine Vanasse (leur muse et raison de vivre depuis qu’ils lui ont vu le look sur l’affiche promotionnelle du film Ma fille, mon ange) qui mettra la survie du band en danger .
Musicograffiti se définirait comme l’épopée biographique des charismatiques – presque malgré eux – Vrais Météores de Mars ; un récit comicodramatique truffé d’époustouflants jeux de mots et d’esprit, de discours aux multiples niveaux de sens, de mélodies qui restent dans la tête ainsi que de parodies/caricatures de source et d’objectif variés. Désinhibés dans l’action et dans le dire, les Vrais Météores de Mars captent l’attention avec brio. Mots-clés: souliers de bowling, chemise de restaurant Nickels, leggings scintillants, couleurs éclatantes, Nicolas Ciconne. Imagination. Sérieux prohibé.
Il faut être lucide et attentif pour apprécier l’œuvre mise sur pied par des individus aux talents multiples et à l’imaginaire complètement éclaté. Musicograffiti, tel que son nom l’indique, est à la scène ce que le graffiti est à la salle d’exposition : hors contexte (et pourtant). Musicograffiti est une grandiose plaisanterie, qui constitue pourtant, chez le spectateur, un défi intellectuel. Un tour de force.