Quartier Libre : Comment s’est développé votre test et comment fonctionne-t-il ?
Pierre Paradis : J’ai d’abord noté les fautes que faisaient mes étudiants sur une période de trois ans, entre 2003 et 2006, jusqu’à ce que je me retrouve avec un échantillon de près de 15 000 phrases. Avec l’aide d’une didacticienne en français et d’un professeur en programmation, j’ai ensuite catégorisé les fautes pour bâtir un test de français reflétant ces observations. Puis, nous y avons ajouté des capsules expliquant les fautes et des exercices accompagnant le diagnostic. Le test est gratuit et accessible à tous. L’idée n’est pas de gagner de l’argent sur le dos des étudiants faisant des fautes, mais plutôt de corriger leurs lacunes.
Q.L. : Selon vous, comment s’explique un nombre si élevé de fautes de français ?
P.P. : D’abord, les règles de français cessent d’être enseignées après le secondaire au profit de la seule expression d’idées, et on ne s’en préoccupe guère dans les autres matières. Quant à l’enseignement en soi, on délaisse souvent le par cœur et l’exercice alors que plusieurs études démontrent leur efficacité. Et puis, plutôt que de faire un suivi et de relever les exigences, on nivelle par le bas devant la faiblesse des moyennes.