Electro’Nuit est avant tout une émission de radio créée en janvier 2015 par l’étudiant au baccalauréat en musiques numériques à l’UdeM Rodolphe Busuttil, aussi DJ et diplômé en art et techniques DJ de l’Institut Trebas (Toronto). L’émission est diffusée le vendredi de 3 heures à 5 heures du matin sur la radio libre communautaire Radio Centre-ville 102,3 FM. Tous les styles de musique électronique y sont présentés, en particulier ceux des artistes peu connus, dénichés sur le site internet SoundCloud. « Le but est de faire découvrir des styles moins écoutés en proposant 18 à 20 morceaux par émission », explique l’étudiant.
En arrivant à l’UdeM, Rodolphe a rencontré d’autres étudiants motivés pour former un collectif de jeunes artistes passionnés par l’univers électronique. Diplômé en cinéma et communications à l’Université McGill et membre du collectif, Sammy Halimi souligne que l’émission a un penchant pour la musique dansante et contagieuse. « On choisit particulièrement ces sons qui vous suivent longtemps et vous font vous demander pourquoi on ne les joue nulle part ailleurs», raconte-t-il.
Selon Rodolphe, il existe une riche scène électronique au sein de l’UdeM. « Rien que dans le programme de musiques numériques, beaucoup de gens font de la musique électronique et de nombreux étudiants de l’UdeM sont venus à notre soirée de lancement », assure-t-il. La soirée Nocturnal Rhythm a permis aux membres de faire une performance devant une centaine de personnes et de promouvoir leur collectif.
Fasciné par le mélange des arts visuels et de la musique, Rodolphe veut recréer cette ambiance dans les soirées électros en regroupant une communauté d’artistes multidisciplinaires autour d’un même événement. « Avec la technologie et la puissance médiatique possible aujourd’hui, on peut présenter des soirées où la musique fait corps avec des œuvres visuelles », exprime-t-il.
L’étudiante en échange au DESS en arts, création et technologies et responsable de la communication du collectif, Pauline Andrieu a ainsi pu présenter ses œuvres lors de la soirée de lancement du collectif. « Il s’agit pour moi d’un tremplin artistique, car cela m’a permis de faire ma première exposition, explique-t-elle. J’ai pu discuter de mon travail avec les visiteurs, et certains ont acheté mes dessins, affiches et marques-pages ».
De l’UdeM à la scène urbaine
Le collectif cherche aussi à promouvoir plus largement la scène électronique montréalaise. Pas de compétition entre les collectifs, mais plutôt un soutien mutuel. « On passe au moins un ou deux artistes montréalais par émission, raconte Rodolphe. On veut promouvoir cette scène et on parle souvent des événements locaux pour encourager les gens à sortir dans les soirées organisées par des collectifs déjà bien établis. »
Électro’Nuit a déjà une nouvelle collaboration à l’horizon. « Avec Dissonance, un autre collectif qui est également au stade du démarrage, nous allons organiser des soirées, et notre groupe fera la promotion de leurs artistes à la radio », explique l’étudiant.
Les membres du collectif vont utiliser le système self product de leurs collaborateurs, c’est-à-dire qu’ils travaillent en résidence dans plusieurs colocations d’artistes ayant un budget commun, un studio d’enregistrement et du matériel. « Il n’y a plus d’intermédiaires, nous faisons tout par nous-mêmes », explique Rodolphe. Un système particulièrement intéressant pour des étudiants qui n’ont pas les mêmes moyens que des professionnels.
Selon Rodolphe, pour rejoindre le collectif, il suffit d’être un passionné de musique électronique. En ce début 2016, il s’investira davantage dans la recherche d’artistes à l’Université, en proposant aux étudiants de lui envoyer leurs productions. « C’est vrai que je recherche davantage des étudiants, souvent parce qu’ils ont plus de temps pour s’investir dans un projet à côté des études », explique Rodolphe. Il estime qu’il est bénéfique d’acquérir de l’expérience en parallèle des cours universitaires afin de mettre déjà un pied dans le monde professionnel.