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La phyotremediation est une technique qui utilise les plantes et les micro-organismes qui leur sont associés pour éliminer, réduire ou contenir les contaminants du sol.

Planter pour dépolluer

« On a choisi l’IRVB, car ils sont les meilleurs au monde », déclare le directeur investissement et développement stratégique de la ville de Montréal, Alain Houde. Selon lui, l’UdeM détient une longueur d’avance en phytoremédiation. Après 20 ans de recherches, c’est la première fois que l’IRVB est chargé d’un programme de phytoremédiation de cette ampleur. « Avec ce programme, on passe de la recherche fondamentale à la recherche appliquée », indique M. Houde.

L’IRVB est le seul institut de biologie au Québec qui conduit actuellement des recherches sur la phytoremédiation. « Nous étions quelques-uns, dont moi, à nous intéresser déjà à ce domaine il y a 20 ans», rappelle le responsable du partenariat et professeur au Département de sciences biologiques de l’UdeM, Michel Labrecque. Depuis, le centre a su développer des connaissances uniques, selon le professeur.

Une technique complexe

« La phytoremédiation permet de stabiliser les sols, de diminuer l’érosion, de favoriser la biodiversité et même d’améliorer le paysage de la ville », explique M. Labrecque. Pour remplir sa mission, l’IRVB utilisera des plantes de saules qui, associées à certaines bactéries et champignons, permettront de faire disparaître les hydrocarbures contenus dans le sol. « Cette technique a l’avantage d’être peu coûteuse, contrairement aux autres options qui consistent à extraire la terre contaminée et à l’enfouir plus loin, ce qui en plus ne règle pas le problème, mais le déplace », explique M. Labrecque. Une fois que cette technique sera mise en place, des étudiants pourront à leur tour être impliqués dans le projet.

Toutefois, la phytoremédiation demande beaucoup de temps. « Il faut entre 10 et 15 ans pour arriver à faire disparaître totalement la pollution, le temps de laisser la nature faire son travail », précise l’étudiant au doctorat en biologie à l’IRVB Dominic Desjardins, dont le sujet de thèse porte sur ce processus. Pour lui, le système économique n’est pas prêt à faire des concessions pour commercialiser cette technique. « Il faudrait une volonté politique pour que les gens arrêtent de raisonner uniquement en terme d’argent », déplore-t-il.

Bien que cette technique comporte de nombreux avantages sur les plans écologique et économique, les entreprises privées de dépollution ont peu d’avantages à l’adopter selon M. Labrecque. « On travaille avec des êtres vivants, la gestion est complexe, il faut prêter attention à un grand nombre de facteurs », explique-t-il.

En plus de décontaminer les sols, le projet vise à développer l’économie circulaire. Les plantes contaminées par les hydrocarbures serviront à produire du biocarburant et le reste à produire du compost. Les intrants chimiques et les résidus sont valorisés tout au long du processus, puis réutilisés. Ainsi, Montréal espère favoriser l’émergence d’une nouvelle filière industrielle dans l’est de la ville : la chimie verte. « Notre stratégie économique à Montréal est de favoriser à la fois l’innovation et le développement durable », commente M. Houde. Les sols dépollués permettront aussi de construire davantage de logements.

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