Volume 23

Les cours en ligne ouverts aux masses sont souvent plus connus sous leur acronyme anglais, MOOC (massive open online course).

CLOM sur le CV : un véritable atout ?

« J’ai suivi un CLOM et je l’ai inscrit sur mon CV, fait part l’étudiante au baccalauréat en criminologie Mathilde Romano. Même si ça n’apporte pas énormément en termes de connaissances et d’expertise, cela montre que l’on s’intéresse à d’autres sujets et que l’on est ouvert d’esprit ! »

Pour l’étudiant à la maîtrise en relations industrielles* Francis Richard, il faut se demander quelles sont les attentes de l’employeur avant d’inscrire un CLOM sur son CV. « Est-ce que l’employeur reconnaît ces cours en ligne ? questionne-t-il. Est-ce que le cours est pertinent pour le poste convoité ? Si oui, alors ça peut bien paraître de l’inscrire sur son CV. »

La professeure adjointe à l’École de relations industrielles à l’UdeM Isabelle Martin a participé à l’arrivée de CLOM à l’Université. Elle recommande aux étudiants de prêter d’abord attention aux critères de sélection des employeurs. « Les étudiants qui suivent une formation en ligne ouverte à tous [NDLR : FLOT] devraient l’inscrire sur leur CV seulement si cela concorde avec le message transmis par l’employeur et que la formation est liée à des tâches qui peuvent être accomplies en emploi », soutient-elle.

Juger la pertinence

Malgré l’attrait de la gratuité de ces cours en ligne et du prestige des universités qui les offrent, Mme Martin rappelle que ces formations demeurent introductives. « On ne saurait démontrer nécessairement une expertise professionnelle par l’inscription de ces cours sur le CV », note-t-elle.

L’étudiant à la maîtrise en relations industrielles Maxime Bournival estime de son côté qu’il faut rester prudent quant à la valeur scolaire de ces cours. « Actuellement, le peu de contrôle ministériel sur les CLOM pourrait amener la présence de formations bidon ayant très peu d’utilité pratique pour les travailleurs », croit-il.

Même si certains de ces cours sont riches en information, Mme Martin rappelle que la « relation active professeur-étudiant » reste importante dans un processus de formation complet. Les universités participant à cette nouvelle formule le font pour intéresser les nouveaux étudiants à acquérir des connaissances, selon la professeure. « Les universités espèrent que ces étudiants voudront ensuite s’inscrire au programme complet selon la formule classique, généralement en classe », décrit-elle.

Bien qu’ils ne délivrent pas tous des diplômes, les CLOM peuvent appuyer certaines qualités sur un CV, comme l’autodiscipline et l’organisation, d’après la professeure. « Les CLOM peuvent démontrer un intérêt général du postulant à un emploi, explique-t-elle. La réussite des examens qui y sont associés démontre aussi leur persévérance et peut constituer un attrait pour les employeurs. » D’autant plus que seuls 10 % des étudiants terminent leur formation en ligne, fait remarquer Mme Martin.

Les CLOM au Québec et dans le monde

Par Tatiana Sanchez

En septembre 2012, le premier CLOM donné par l’Université Harvard apparaît sur la plateforme d’apprentissage en ligne edX, et 370 000 étudiants s’y inscrivent. Cette plateforme est cocréée par Harvard et le Massachusetts Institute of Technology. HEC Montréal est le premier établissement d’enseignement au Québec à offrir des CLOM par sa plateforme EDUlib lancée en novembre 2012. En 2014, plus d’un million de personnes suivaient les CLOM de l’Université Harvard, et 800 000 ceux du MIT. Le CLOM le plus populaire, toutes universités confondues, est Understanding IELTS, qui prépare les étudiants au test International English Language Testing System. Il est donné par le British Council et a été suivi par pas moins de 700 000 étudiants. Depuis 2014, plusieurs autres universités au Québec offrent des CLOM, comme l’Université Laval, l’Université McGill et la TÉLUQ.

Sources : Blogue Neodemia.com : Les 10 MOOC les plus populaires ; Les Affaires.com ; L’Étudiant.fr ; onlinecoursereport.com

 

*Les étudiants en relations industrielles étudient les différents aspects des ressources humaines, du travail et de l’emploi.

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