Parmi les neuf passionnés qui forment le collectif Nyx, Victor Bégin ne dissimule pas son enthousiasme. Le groupe publie son deuxième ouvrage après seulement un an d’existence. Il s’agit d’un recueil de neuf nouvelles écrites par chacun des auteurs du collectif : Kim Couture, Annie-Kim Robitaille, Alexandre Matte-Deschênes, Lala-Zaynab Bourezza, Déric Marchand, Simon Normand, Charlène Brimaud, Victor Bégin et Olivier Parent-Thivierge. « Le rêve ne s’arrête pas à un seul recueil, confie Victor. Nous restons actifs et continuons d’écrire pour exercer cette passion qui nous habite. »
Déçus de constater que leur formation ne leur permet pas de créer autant qu’ils l’aimeraient, 11 étudiants férus d’écriture décident de former ce qui deviendra le collectif Nyx à l’automne 2014. « Un seul cours de création dans la session, ce n’était pas assez pour nous, explique l’une des membres du collectif, Zaynab Bourezza. Le collectif nous permet de créer plus, avec beaucoup de liberté, tout en nous préparant à la réalité du monde du travail puisque c’est nous-mêmes qui nous occupons d’écrire le livre, de l’imprimer et d’en faire la promotion. »
En effet, en plus de permettre de se perfectionner, participer à Nyx est une occasion d’enrichir son portfolio. « Nos objectifs sont d’écrire, de se relire entre nous et de produire un support papier de qualité qui constitue une belle carte de visite », explique Victor.
Appuyé à ses débuts par le Fonds d’amélioration de la vie étudiante, le projet est devenu autonome grâce à la vente de son premier ouvrage, La Prochaine Bordée, paru le 6 mai 2015. Le groupe est aujourd’hui fier de dire qu’il ne bénéficie d’aucune aide extérieure. Depuis sa création, certains membres sont partis, d’autres sont arrivés, portant maintenant leur nombre à neuf. « Certains ont quitté l’aventure pour privilégier leurs projets personnels, d’autres seront gradués à la session prochaine et quitteront les bancs de l’université, explique Victor. Le clan évolue, mais reste toujours ouvert à l’accueil de nouveaux arrivants.»
Le collectif permet à ses membres de créer dans un contexte différent de l’université. « Comme c’est dans une ambiance extrascolaire et amicale, les commentaires des camarades sont plus francs que dans le cadre universitaire, témoigne Annie-Kim Robitaille. Et puis j’aime ce concept où il n’y a pas de hiérarchie. Chaque décision est prise par tous les membres. » Victor confirme que toutes les décisions du groupe sont votées par ses membres sur un groupe privé Facebook, des thèmes aux contenus, en passant par le graphisme du livre et la stratégie de son lancement.
Nyx, fille du chaos
À savoir pourquoi ils ont choisi ce nom pour le collectif, Victor répond pour l’ensemble du groupe. « Nyx est la fille du chaos et la déesse de la nuit, précise-t-il. Nous avons choisi cette icône, car elle est assez représentative de notre programme qui n’est rattaché à rien, vagabond entre la formation en cinéma et celle en littérature. Et puis c’est court, les gens le retiennent bien. »
En plus de leur donner une tribune, le collectif a permis de rapprocher les étudiants du baccalauréat en écriture de scénario et création littéraire qui compte seulement 130 inscrits, toutes années confondues. «Comme nous n’avons pas d’association étudiante, c’est un bon moyen de faire connaissance avec nos camarades, indique Zaynab. Le collectif Nyx, c’est la revanche des orphelins! »
Si le premier recueil avait connu un succès à la hauteur de leurs attentes – une centaine d’ouvrages vendus –, les membres du collectif ne comptent certainement pas en rester là. Victor espère doubler les ventes avec ce deuxième ouvrage. « On vise haut, indique-t-il. Après le succès du tome 1, nous avons pris conscience que nous tenons un projet prometteur. Cela nous a donné plus d’assurance et ça se ressent dans le tome 2 qui est plus abouti, plus maîtrisé. » Le silence et les os est vendu sur la page Facebook du collectif au prix de 10 $. Des exemplaires du premier livre sont aussi disponibles pour 5 $. « Notre passion est telle que Nyx est parti pour avoir une belle vie », conclut Victor, qui songe déjà au tome 3 devant paraître à la session d’hiver.
