Produire des maquillages qui donnent froid dans le dos, sculpter et mouler des membres humains, reproduire des cadavres, c’est ce que le maître de l’illusion Mario Soucy s’efforce de faire dans son métier de maquilleur d’effets spéciaux et prothésiste. « Lorsque je reçois un appel d’une production avec une demande spécifique, par exemple un effet de gorge tranchée, je prends rendez-vous avec le comédien et je moule son cou pour avoir une empreinte avec laquelle travailler, explique M. Soucy. Je la détaille et j’en ressors une copie ou une prothèse que je réapplique sur la personne. »
Les matériaux utilisés varient et, avec l’arrivée de la technologie HD, il doit notamment travailler ses œuvres plus en détail et user de nouveaux matériaux. « En ce qui concerne les prothèses, j’utilise de la gélatine, de la mousse de latex et du silicone en gel, indique M. Soucy. Pour le maquillage, ç’en est un à base d’alcool, qui fait ses preuves pour la HD. »
M. Soucy n’a pas suivi de formation, il a plutôt appris en pratiquant. « Le talent, c’est une chose, pratiquer en est une autre : c’est la clé du succès, souligne-t-il. Ce métier, c’est beaucoup de l’essai-erreur. »
Le maquilleur d’effets spéciaux explique son choix de carrière par un élément de son enfance. « Mon frère aîné, qui était maniaque de films d’horreur, m’amenait en voir beaucoup au cinéma, raconte-t-il. J’ai fait beaucoup de cauchemars, et ça m’a marqué. C’est pour cela que j’ai commencé à faire des masques et des tests de maquillage sur des amis. Ça a fini par être payant. » Des formations en maquillage d’effets spéciaux sont offertes au Québec, notamment à l’École de maquillage artistique du Québec et au Collège Inter-Dec.