En guise d’avant-propos, Alain Laframboise incite son auditoire à se méfier du discours de l’artiste sur son œuvre. Citant le philosophe Jean-François Lyotard, il explique que l’artiste ne cherche qu’à engendrer des effets, et par son discours, à les décupler, les orienter ou les détourner. « Vous voilà avertis », lance-t-il avant de commencer.
Avec un sens pédagogique certain, l’artiste décortique une à une les œuvres qui défilent sur un écran. L’exercice prend tout son sens avec la présentation de ses collages. Cette démarche de dissection, de déconstruction et de reconstruction est emblématique de son œuvre. « Mon travail est un mélange de références qui appartiennent d’une part à l’univers artistique et d’autre part à notre univers familier, explique M. Laframboise. Ces références apparaissent sous la forme de fragments qui s’additionnent, s’amalgament ou se côtoient. »
Comme s’il avait gardé en tête la mise en garde de Lyotard, Alain Laframboise s’est attaché à expliquer les effets qu’il a voulu produire dans ses œuvres, plutôt qu’à en créer de nouveaux. « Difficile de parler de ses propres œuvres », concède l’artiste avant de terminer, craignant d’avoir adopté un ton trop « professoral ». Malgré son académisme, la conférence aura été l’occasion de s’immerger dans une œuvre originale, avec le guide idéal.
