Volume 23

Propagation virale

Propagation

Le mot peut faire peur. Épidémie. Virus. Fléau.

Propagation

Le mot peut être porteur d’espoir. Connaissances. Idées. Découvertes.

Propagation

Nom féminin. Fait de se multiplier par voie de reproduction.

Impossible de les manquer. Sur le campus, les panneaux d’avertissement sur des dizaines d’arbres. « AVIS — infestation de l’agrile du frêne ». L’insecte ravageur venu d’Asie a sévi. Résultat : plus de 400 arbres touchés. Au cours de l’hiver, la moitié sera abattue et l’autre traitée. Les beaux reflets vert métallique du coléoptère laissaient-ils présager un tel désastre ? Dur à savoir. En tout cas, depuis 2011, l’insecte détruit sans relâche des milliers de frênes dans les rues de Montréal. Il se propage et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Impossible de le stopper pendant la période d’incubation.

La situation est par ailleurs dénoncée par Projet Montréal, l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal. Le groupe dénonce le manque de réactivité du maire Denis Coderre, qui a « permis à l’épidémie de prendre de l’ampleur. » Mais, aurions-nous pu faire autrement ? Il y a deux ans, le professeur titulaire au Département de sciences biologiques de l’UdeM, Jacques Brodeur, proposait l’introduction d’une guêpe asiatique pour lutter contre l’agrile du frêne à Montréal.

Tetrastichus planipennisi. Deux mots latins pour sauver nos arbres. Une arme biologique puissante ? Selon lui, il faudra attendre plusieurs années avant de le savoir. La guêpe a été introduite en ville l’été dernier, on ne sait donc pas encore si elle va survire à l’hiver québécois. Sur le campus, impossible d’attendre. Il a fallu agir face à la propagation incontrôlée de l’agrile.

Propagation

Nom féminin. Action de répandre quelque chose ; fait de se répandre, d’être communiqué.

Impossible de les manquer. Les influenceurs, qui sur internet propagent leurs idées et changent nos comportements. Sur les réseaux sociaux ou leurs propres blogues. Ils nous influencent sans même qu’on le sache. Quartier Libre a rencontré un étudiant dont l’influence s’est transformée en un véritable emploi. Une activité, très lucrative, qui l’occupe autant que ses cours. Même plus. Il partage du contenu à des milliers d’abonnés. Parmi eux, peut-être vous. Sûrement vous. Peut-on les éviter ? Veut-on les éviter ? Et pourquoi ne pas cesser d’être influencé et se mettre à influencer à notre tour.

Nous constatons que les étudiants s’intéressent de plus en plus à ses pratiques 2.0. Un autre exemple, la plateforme de vidéos en ligne YouTube regorge de créations originales. Des étudiants qui se mettent en scène et se filment pour faire rire, faire de la vulgarisation scientifique ou simplement faire ce qu’ils aiment. Au début, une vidéo et quelques Like. Les amis. La famille. Puis, propagation virale, des centaines, voire des milliers d’abonnés. Deux minutes. 31 000 vues. Quatre minutes. 140 000 vues. Le savoir ou l’amusement se propage alors à grande vitesse.

Propagation

Dans les deux cas, elle est inévitable. Dans les deux cas, elle implique des changements. Mais, dans les deux cas, le changement qu’elle apporte peut être bénéfique.

Sur le campus, une vingtaine d’espèces végétales va venir remplacer les arbres abattus. Après l’hiver, l’UdeM va ainsi rehausser, mais surtout diversifier son écosystème urbain. Capacité d’adaptation.

Grâce à son compte YouTube, un jeune de 18 ans va présenter une émission de télévision. Alors qu’il a commencé « pour rire », sa carrière démarre avant qu’il ne quitte le cégep.

Question de points de vue.

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