Culture

Titre Manquant

Le 14 avril 1865, le président Lincoln se faisait assassiner par l’acteur John Wilkes Booth au Ford’s Theatre de Washington. Ce fait historique divers constitue le point de départ de la pièce Abraham Lincoln va au théâtre, écrite par Larry Tremblay, et qui était (re)présentée en première à l’Espace Go ce 8 septembre. Une œuvre vertigineuse.

Tragédie comique superbement dosée, jouée à la perfection, Abraham Lincoln va au théâtre est une oeuvre rare et pointue. Le contexte narratif est extrêmement complexe, presque indescriptible : Quelque part dans l’époque que nous connaissons, Marc Killman(Benoît Gouin), metteur en scène convaincu et convaincant, engage deux jeunes acteurs populaires (Patrice Dubois et Maxim Gaudette) pour jouer l’assassinat d’Abraham Lincoln à la sauce Laurel et Hardy. C’est là que se trouve le fil conducteur de la pièce mise en scène par Claude Poissant. À la base, il s’agit d’une pièce dans une pièce. Mais le procédé poupée russe mis en œuvre dans Abraham Lincoln va au théâtre va bien au-delà d’un simple emboîtement : les niveaux de théâtralité sont multiples, et étirés à l’extrême. La pièce qu’imagine Marc Killman vise à mettre de l’avant la schizophrénie de l’Amérique. La pièce de Tremblay elle, verse dans la schizophrénie artistique, la philosophie créatrice.

Larry Tremblay a mis dix ans à écrire Abraham Lincoln va au théâtre. La pièce a été créée à l’occasion du trentième anniversaire du Théâtre PÀP. Le dossier de presse fait 24 pages, la revue de presse de 2008 en fait 19. Qu’en dire d’autre, sinon qu’en faire la critique équivaut à explorer un sujet de maîtrise ?

Abraham Lincoln va au théâtre est présenté à l’Espace Go du 8 au 25 septembre 2010.

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