Titre Manquant

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Par Mélissa Pelletier
mardi 8 mars 2011
Titre Manquant

Formés en 1999 à Montréal, les Breastfeeders rockent la métropole depuis maintenant plus de dix ans. Et leur rock québécois aux limites de l’abstrait semble aujourd’hui plus écouté que jamais. Le sextuor sort son troisième album,  Dans la gueule des jours. Entrevue coup de poing avec le chanteur des Breastfeeders, Luc Brien !

La sortie de votre album coïncide avec la journée international de la femme, pourquoi?

Ce n’était pas voulu, mais ça tombe bien. La femme est pour moi un sujet central, une des raisons de mon intérêt pour la musique. L’écriture du premier album est basé sur une rupture qui date d’il y a dix ans. Merci à cette fille-là. Dans le fond, sans elle, le premier album n’aurait sûrement jamais été créé.

La musique cute (plus conventionnelle, policée) revient souvent dans vos propos. Aimez-vous la musique cute?

Quand c’est bien fait, et avec goût, pourquoi pas. Personnellement, j’aime beaucoup la musique de Françoise Hardy. À la limite, je trouve que Malajube c’est cute. Sirupeux, doux. Mais si on parle de Maxime Landry (gagnant de Star Académie 2009), ce n’est pas pareil. Il s’est fait connaître grâce à ses contacts et ses histoires tristes, mais certainement pas grâce à une musique cute de qualité.

L’album Dans la gueule des jours, ça vaut la peine ? Pourquoi?

Pour cet album, tout le monde a énormément participé. C’est une étape de plus dans la création breastfeedienne. C’est le même style, mais plus raffiné, plus profond. Je dirais même qu’il y a plus de couleurs. Ah, et on a même créé des chansons cutes. Je n’en dis pas plus…

Vos textes sont recherchés, parfois abstraits, limite littéraires. Rêve secret d’être poètes?

Tu nous as démasqués! Sérieusement, cet aspect très littéraire de mes textes a une origine logique. Avant  que les Breastfeeders ne se fassent plus connaître, j’étais étudiant en littérature à l’université. J’ai souvent des flashs incroyables. (Songeur) D’ailleurs, c’est généralement en attendant à des lumières rouges que la plupart des chansons sont nées.

En entrevue, vous avez déjà parlé de la condescendance des anciens hippies bourgeois (Robert Charlebois, Beau Dommage, etc) envers les nouveaux groupes québécois. Pour vous, il y a une gang à tasser pour réussir?

Oui et non. Quand j’écoute la radio commerciale, j’ai l’impression que c’est le même trip musical depuis les années 70. Le Québec a un côté très mononcle, matante. Toujours les mêmes niaiseries sur les ondes. Au Québec, mon groupe et moi on se fait juger à cause de notre look et de notre style musical qui sort de l’ordinaire. Montréal possède une grande force créatrice : il faudrait l’encourager au lieu de la marginaliser.

Breasfeeders signifie « nourrices » en français. Pourquoi ce nom? Fixation maternelle peut-être?

Ah mon dieu! C’est une histoire tellement stupide! (Rires) Johnny Maldoror (à l’écriture et au tambourin) et moi, on cherchait des noms pour le groupe. Et bon, à la même époque, ma voisine d’en face se changeait régulièrement sans tirer ses rideaux. C’est cette fameuse voisine qui nous a fait opter pour les Breastfeeders. Ça sonne mieux que nourrices, alors voilà. On a même écrit une chanson pour elle! C’est un work in progress.