Un speed dating en urbanisme

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Par Martin Ducassé-Gambier
jeudi 17 octobre 2019
Un speed dating en urbanisme
La chargée de formation pratique à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’UdeM, Maude Léonard, a reçu le 17 mai dernier le Prix d’excellence en enseignement pour le soutien à la réussite. Photo : Jacob Côté.
La chargée de formation pratique à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’UdeM, Maude Léonard, a reçu le 17 mai dernier le Prix d’excellence en enseignement pour le soutien à la réussite. Photo : Jacob Côté.
L’organisation de speed datings professionnels a permis à la chargée de formation pratique de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Maude Léonard, de recevoir le prix d’excellence en enseignement de l’UdeM. Cette activité permet aux étudiants de mieux s’orienter dans leur parcours universitaire et de se faire une idée de la réalité des métiers liés à leur domaine d’études.
« J’ai vécu cette phobie de ne pas savoir où aller, c’est pour ça que je ne veux pas que les autres la vivent à leur tour. »
Kenny Harrouche, Chargé de projet chez Rayside Labossière

Une rencontre entre des étudiants de dernière année de baccalauréat en urbanisme et des jeunes diplômés de l’UdeM, maintenant sur le marché du travail, est organisée chaque automne depuis 2014 par la chargée de formation de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Maude Léonard. Grâce à cette activité de réseautage sous forme de speed dating, les étudiants discutent successivement avec cinq professionnels qui leur donnent l’occasion de poser des questions sur les métiers d’urbaniste et d’architecte, et de les aider à choisir une maîtrise. Cette initiative lui a valu le prix d’excellence en enseignement 2019 pour le soutien à la réussite, remis par l’UdeM.

Un océan de possibilités

« Le domaine de l’urbanisme offre un éventail de professions et de chemins que vous pouvez prendre », explique Maude Léonard. En effet, du patrimoine à l’environnement en passant par l’aménagement du territoire, il existe autant de débouchés que de parcours universitaires. Selon la chargée de formation, les étudiants ont parfois des difficultés à s’orienter et le quotidien des professionnels peut leur sembler inconcevable.

« Il est très facile de demeurer dans l’abstrait pendant toutes ses études, souligne le titulaire d’une maîtrise en aménagement de l’UdeM Kenny Harrouche. On a un réel besoin de visualiser ce qu’on fait et sur quoi travaillent les professionnels. » L’ancien étudiant a inspiré la chargée de formation à concevoir le projet.

De l’abstrait au concret

« À la base, je suis un peu gênée dans les 5@7 carrières, témoigne l’étudiante à la maîtrise en aménagement et auxiliaire d’enseignement à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Frédérique Saint-Arnaud. Parler à des professionnels, c’est un peu intimidant. » Afin de briser la glace, Mme Léonard a eu l’idée d’organiser un speed dating afin que l’étudiant comme le professionnel soient capables de se projeter dans la réalité de l’autre. « Avant le speed dating, on apprenait pour avoir un diplôme, dorénavant, on apprend pour obtenir un emploi, raconte M. Harrouche. Cela a changé notre approche par rapport à ce que l’on faisait tous les jours. » Pour lui, ces rencontres ont permis de redonner du sens à des études qui peuvent paraître déconnectées de la réalité professionnelle.

Un format gagnant-gagnant

À 26 ans, M. Harrouche est sur le marché du travail depuis deux ans en tant que chargé de projet dans une entreprise d’architecture sociale et d’urbanisme communautaire. Il a participé aux deux derniers speed datings organisés par Mme Léonard et il compte également être présent au sixième rendez-vous. « J’ai vécu cette phobie de ne pas savoir où aller, c’est pour ça que je ne veux pas que les autres la vivent à leur tour », affirme-t-il.

Selon Mme Léonard, les professionnels éprouvent de l’intérêt pour ces rendez-vous et ne comptent pas leur temps de présence, puisqu’ils ont été dans la situation des étudiants il y a quelques années. C’est l’occasion pour eux de redonner du temps à leur faculté, et par la même occasion, de retrouver des membres de leur cohorte dans une ambiance conviviale. Aujourd’hui, Mme Léonard souhaiterait que ce format s’étende aux autres formations, dans la mesure où celui-ci a déjà fait ses preuves au sein du programme de baccalauréat en urbanisme.