Titre Manquant

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Par Anh Khoi Do
vendredi 21 janvier 2011
Titre Manquant

Décidément, les cinéastes canadiens s’intéressent beaucoup au conflit entre l’enfance (ou l’adolescence) et le monde des adultes. Le premier film du dramaturge Michel Monty, Une vie qui commence, s’avère très conventionnel pour un film de son genre. Or, il ne faut pas se fier aux apparences.

L’histoire nous plonge dans le Montréal du début des années 1960. Jacques Langevin (François Papineau) est un médecin et un père de famille heureux. Un jour, en raison d’une bévue professionnelle, Jacques se suicide. À l’époque, un homme cessant d’être le pourvoyeur de la famille devenait une honte.

Sa femme, Louise (Julie Le Breton), doit s’occuper à elle seule de leurs trois enfants et aller travailler. Étienne (Charles-Antoine Perreault), l’aîné des enfants, refuse que sa mère voie un autre homme et, en plus, ne comprend pas pourquoi son père est enterré sans pierre tombale. C’est pourquoi Étienne fait tout pour se souvenir de son père et l’honorer.

Contrairement à Flower & Garnet, un autre film canadien, qui montre le deuil d’un garçon par sa souffrance en silence pendant plus d’une heure, la première réalisation de Michel Monty accumule de façon rythmée les scènes de caprices d’Étienne qui accepte très mal la mort de son père.

Un film peu original, vous dites?

Chose certaine, il parvient à compenser la banalité déontique de son scénario en sondant intelligemment les blessures possibles propres à la masculinité des années 1960. Avec sa performance nuancée, François Papineau agrandit notre imaginaire sur l’homme nord-américain des années 1960 qui est glorieux en apparence, mais fragile comme un nerf exposé à l’intérieur. Quant au jeune Charles-Antoine Perreault, levons-lui notre chapeau pour sa capacité d’allier le drame et la comédie sans se ridiculiser.

Au final, même sans explosions et gags sots, le premier film de Michel Monty nous tient bien en haleine en se demandant si Étienne va définitivement tourner la page sur la mort de son père. Bref, on commence bien l’année avec un film québécois qui parvient à plaire sans se rabaisser au plus bas dénominateur commun!

Une vie qui commence

Canada (2011), drame psychologique, 103 minutes

Réalisateur: Michel Monty

Distribution: François Papineau, Julie Le Breton et Charles-Antoine Perreault

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