L’ouïe des plantes

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Par Landry Desmoulins
jeudi 3 mars 2016
L'ouïe des plantes
Les plantes sont des organismes vivants très sensibles, qui pourraient percevoir des sons. Photo: pixabay.
Les plantes sont des organismes vivants très sensibles, qui pourraient percevoir des sons. Photo: pixabay.
S’il paraît déjà curieux de parler à l’oreille d’un cheval, que diriez-vous de communiquer avec vos fleurs?? Pourtant, une récente étude pousse à croire que nos plantes ont le pouvoir insoupçonné de percevoir certains sons. Loin d’être sourds comme des pots, nos amis les végétaux ont bel et bien cette capacité de communiquer.

Il y a 4 ans, une étude plutôt éloquente a révélé l’existence de canaux de communication utilisés par des graines de piment : elles sont capables de « sentir leurs voisines ». Le plus surprenant dans cette étude est que les graines de piment étaient complètement isolées de leurs voisines. Or, les graines étaient capables de reconnaître si la plante voisine était aussi un piment ou une autre plante. Ces graines en train de germer se servent de cette capacité pour détecter et identifier leurs voisines les plus proches, et adapter leur croissance. Les auteurs émettent alors deux hypothèses : soit les graines de piment seraient sensibles à de très faibles champs magnétiques générés par les autres plantes, soit elles seraient capables d’entendre des sons de très faible intensité émis par leurs voisines. Ces mêmes auteurs ont publié la même année une autre étude prouvant que les plantes détectent et réagissent à différentes fréquences sonores.

Des organismes vivants très sensibles

Notre connaissance actuelle suggère que les mécanismes de communication par lesquels les plantes interagissent sont complexes et prennent un certain nombre de formes. On sait maintenant que les plantes communiquent au travers de la libération de molécules chimiques, et peuvent par exemple s’avertir les unes les autres lors d’une d’attaques d’insectes ou s’adapter à un grand nombre de perturbations climatiques et atmosphériques. Aujourd’hui, un grand nombre de travaux de recherche commence à faire germer l’idée que les plantes sont des organismes vivants très sensibles. Elles sont capables de percevoir, évaluer, interagir et même faciliter la vie d’un de leurs semblables en captant activement des informations provenant de l’environnement. Les recherches ont démontré au cours de ces dernières décennies que les plantes communiquent avec leurs voisines à la fois au-dessus et sous le sol. Elles sont capables d’évaluer les ressources disponibles dans leur environnement et d’adapter leurs comportements en conséquence. Par exemple, de manière très régulière dans un champ de blé, tous les plants sont quasiment à la même hauteur. Ce phénomène est lié au mécanisme de perception de la lumière qui est encore une évidence que les plantes perçoivent des informations de leur environnement, ce qui leur permet d’interagir.

Essentiel à notre survie sur terre

Le monde végétal a beau s’entre-aider et s’adapter, la machine humaine quant à elle déracine plus qu’elle ne s’enracine avec ses riverains verdoyants. Il est pourtant bien connu que les plantes transforment une partie de nos émissions de gaz à effet de serre en oxygène, vital dans l’air que respire l’homme. D’ailleurs, le taux d’oxygène dans l’atmosphère terrestre est maintenu par de nombreux végétaux. C’est une raison importante pour laquelle il faut les considérer comme des êtres vivants, les traiter avec respect et leur laisser du temps. Comme dit le proverbe : « un arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse ». Je ne sais pas s’il savait que la forêt qui pousse émettait certaines fréquences sonores, mais c’est encore vrai aujourd’hui… Alors, écoutons-la.