Titre Manquant

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Par Justin D. Freeman
jeudi 28 octobre 2010
Titre Manquant

Vendredi dernier se tenait à 21h30 le dernier concert du Off Festival 2010. Cette année, la soirée de clôture  a été réservée à l’un des groupes phare de l’édition… 2009 ! Tremblement de fer lance son premier album éponyme et on peut dire que le titre n’est pas mensonger : le Lion d’or a bel et bien vibré !

Un peu déconcerté par les soirées Jazzlab et Il était une fois dans l’off (couvert par Aude Garachon), j’avais un peu peur de me rendre pour une dernière fois au « festival du jazz d’ici ». Je ne remets rien en cause, attention, mais je me sentais un peu comme un Bosniaque en plein cœur de la pampa : complètement perdu.

Tremblement de fer… le nom peu explicite me laisse dans l’expectative et c’est avec curiosité que j’attends que les treize musiciens aient fini de s’installer. Premier étonnement : l’âge disparate des jazzeux, second choc : la présence massive de violons. A quoi va bien pouvoir ressembler cette étrange mixture ?

La réponse est maintenant à portée d’oreilles. La gang est là pour présenter les compositions de Pierre Labbé – oui, Labbé Pierre, ça ne s’invente pas -, musicien plus que passionné et légèrement allumé. Heureusement c’est une délégation réduite qui présente son projet : je vois mal comment on aurait pu faire monter la cinquantaine de participants à l’album sur cette « petite » scène…

Ici encore les solos font la force vive du set, mais l’intensité est souvent servie par des accompagnements au moins aussi percutants. La guitare me rapproche de ce jazz que je trouve parfois trop élitiste. Les violons et le violoncelle portent pour leur part les mélodies un cran plus haut. Pour un groupe composé d’autant d’artistes professionnels que d’étudiants, le mélange des genres est une véritable réussite.

Avec Freeleux ou Le Serpent et l’échelle, Tremblement de fer met aussi bien en scène la langue de Molière que de celle de Louis Armstrong. Je suis interpellé, sensible à l’odyssée musicale proposée mais, le sentiment reste étrange tant je suis absorbé. Entre béatitude et autisme, j’essaye de mettre des images sur cette musique lunaire. Je m’essaye à associer visuellement les titres à la bande sonore. Je me perds, je plane. Jusqu’à cette fin, sous des applaudissements mérités où – oui – l’on ressent véritablement  le tremblement de la chute.

Bref, Pierre croit dur comme fer à son projet et il faut se rendre à l’évidence : la foi de Labbé est communicative.