Titre Manquant

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Par arnaud.theurillat
mercredi 6 octobre 2010
Titre Manquant
Crédit Photo : Arnaud Theurillat-Cloutier
Crédit Photo : Arnaud Theurillat-Cloutier

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ont tenu mercredi le 6 octobre un rassemblement devant les bureaux du premier ministre au centre-ville de Montréal pour dénoncer la future hausse des frais de scolarité.

Crédit Photo : Arnaud Theurillat-Cloutier

Une cinquantaine d’étudiants était présents pour distribuer et manger des grilled cheese. L’initiative symbolise les 7 $ par jour accordés par l’État en prêts et bourses pour se nourrir. Les porte-parole des fédérations ont mis au défi M. Charest de se nourrir convenablement avec cette somme. Les étudiants présents ont également profité de l’occasion pour faire signer leur pétition demandant une loi-cadre sur les frais de scolarité.

N’ayant pu obtenir un rendez-vous avec M. Charest, les fédérations ont apporté une mascotte le représentant et lui ont remis un chèque 26 680 $, soit le montant de l’endettement moyen d’un étudiant canadien. Selon les organisations, cet endettement serait une des conséquences de la hausse des frais à la moyenne canadienne, mesure proposée par le Parti libéral du Québec. « Systématiquement, quand il y a des hausses de frais de scolarité, il y a une hausse de l’endettement qui s’accompagne, autant au niveau de l’Aide financière aux études, que ce soit sur les marges de crédit, les cartes de crédit, les prêts privés », a affirmé en entrevue Louis-Philippe Savoie, président de la FEUQ. Est-ce que le dégel des frais de scolarité pourrait être compensé par une bonification des prêts et bourses? « L’Aide financière est déjà mésadaptée aux besoins, a rappelé M. Savoie. Simplement en dépenses admises, pour rattraper le niveau de 1994, il faudrait réinjecter 71 millions dans le régime. » Et cette première étape, Québec ne semble même pas vouloir la réaliser selon le président de l’organisation. «Dans le cas des hausses de frais de scolarité, les programmes d’aide financière n’ont jamais suivi, dans aucun cas, dans aucune juridiction », ajoute-t-il.

Louis-Philippe Savoie, président de la FEUQ

Puisque l’État québécois soutient qu’il fait face à une crise des finances publiques, où faut-il chercher l’argent ? Pour les fédérations, l’opération n’est pas bien compliquée : chaque dollar investi dans les universités rapporte 5,3 $ en taxes et en impôt. Le président de la FECQ, Léo-Bureau Blouin, a même usé du sarcasme en disant que « c’est pas mal plus rentable que la Caisse de dépôt pour atteindre l’équilibre budgétaire ». Dénonçant à maintes reprises les dépenses excessives des administrations universitaires et la nécessité d’une « rationalisation », M. Blouin reconnaît aussi que l’augmentation des impôts des entreprises pourrait être une solution. « Ça, c’est des milliards qu’on pourrait aller chercher et non pas quelques sous, quelques millions qu’on va chercher via la hausse des frais, a-t-il affirmé en conclusion. »