200000 $ bien utilisés?

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Par Christophe Perron-Martel
mardi 12 mars 2013
200000 $ bien utilisés?
Pour financer le Sommet, nous vendons des chocolats, c'est 200 000$ la boîte de 12. (Crédit : Melen Joly)
Pour financer le Sommet, nous vendons des chocolats, c'est 200 000$ la boîte de 12. (Crédit : Melen Joly)

L’édition québécoise du Huffington Post a révélé, à la fin du mois de février, que la facture du Sommet sur l’enseignement supérieur s’élevait déjà à près de 200 000 $ un mois avant la tenue de l’événement. S’il est difficile pour le moment de déterminer le prix final de cet exercice démocratique, son coût aurait cependant pu être optimisé.

Selon les informations obtenues et publiées par le Huffington Post Québec le 22 février, le gouvernement avait déjà dépensé environ 148000 $ pour mettre sur pied les forums citoyens et l’École d’hiver, dont l’organisation a été confiée à l’Institut du Nouveau Monde.

Un consultant a également été recruté par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST), pour un montant de 44000 $.

Une facture qui risque fortement de grimper une fois pris en compte les frais occasionnés par l’organisation du Sommet lui-même, qui s’est tenu les 25 et 26 février derniers. Le MESRST n’a pas lésiné sur les moyens. La journaliste de Quartier Libre Laurence B. Lemaire était présente lors du Sommet. « Nous avons été très bien accueillis, affirme-t-elle d’entrée de jeu. L’événement a été soigneusement organisé. Cela faisait très relations publiques ! » Une impression que confirme sa collègue Raphaëlle Corbeil. «La salle était très grande et équipée de nombreux écrans, raconte-t-elle. Et les buffets étaient copieusement garnis.»

Les deux pigistes de Quartier Libre ont également constaté que le dispositif de sécurité était imposant. Des policiers des quatre coins de la ville de Montréal ainsi que des policiers de la Sureté du Québec étaient présents sur les lieux, sans compter les gardiens de sécurité. Des frais de sécurité qui vont gonfler la note du MESRST, qui refuse de commenter le sujet. De son côté, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) affirme qu’il lui est impossible de se prononcer pour le moment. « Les coûts sont complexes à calculer et prendront du temps à être publiés », affirme la relationniste du SPVM, Mélanie Lajoie.

Un sommet mené de manière optimale?

La gestion financière du Sommet a-t-elle été assurée de manière optimale par le MESRST? Pas vraiment, selon le titulaire de la Chaire internationale de recherche en contrôle de gestion, Hugues Boisvert. «Il est certain qu’un sommet est coûteux à organiser », reconnaît celui qui est également professeur à HEC Montréal. Pour lui, ramener la paix sociale a un prix, mais la facture aurait pu être allégée. « C’est sûr que l’exercice aurait pu être beaucoup plus efficace », juge M. Boisvert. Selon lui, le gouvernement a laissé trop de place aux groupes d’intérêts au lieu de mandater des experts pour poser un regard objectif sur les questions reliées à l’université.

«En laissant s’exprimer des experts, on aurait pu éviter beaucoup de débats inutiles, pense M. Boisvert. Le débat aurait donc pu progresser plus rapidement, ce qui aurait économisé des fonds publics.» Le MESRST estime que les chiffres du coût final du Sommet seront disponibles à la mi-mars.