Un processus complexe, mais nécessaire

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Par Manon Bouchard
mercredi 27 mars 2013
Un processus complexe, mais nécessaire
La directrice des Services de soutien à l’enseignement, Rachida Azdouz, souligne que l’évaluation des programmes se fait sur une base continue et non ponctuelle. (Crédit photo: Courtoisie Rachida Azdouz)
La directrice des Services de soutien à l’enseignement, Rachida Azdouz, souligne que l’évaluation des programmes se fait sur une base continue et non ponctuelle. (Crédit photo: Courtoisie Rachida Azdouz)

Certains programmes de l’UdeM, comme ceux des littératures de langue française et de journalisme, seront évalués cette session. Ces évaluations, dont la mise en oeuvre peut s’étaler sur plus d’une année, font partie d’un processus périodique qui permet à l’Université de mettre à jour les formations qu’elle offre aux étudiants.

Instaurées à la suite d’une décision prise par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) en 2005, les évaluations périodiques des programmes visent à améliorer de façon continue la qualité et la pertinence des programmes d’études offerts par les universités québécoises.

« Le terme “continu” est important, explique la directrice des Services de soutien à l’enseignement et responsable du Bureau d’évaluation de l’enseignement et des programmes d’études (BEEPE), Rachida Azdouz . Il ne s’agit pas seulement de se livrer à cet exercice sur une base ponctuelle ou périodique, mais de considérer l’évaluation comme une pratique inhérente à la vie et au développement de nos programme. »

Les différentes étapes  

Le processus complet d’évaluation dure en moyenne 18 mois et doit avoir lieu au moins une fois tous les sept ans. «Il s’agit d’une façon officielle et organisée de revoir les objectifs que nous nous fixons, affirme la vice-doyenne aux études de la Faculté de l’éducation permanente, Monique Kirouac. C’est aussi l’occasion pour nous de porter un regard critique sur nos programmes et d’obtenir un autre point de vue grâce à la visite d’experts externes.»

Avant de soumettre le programme au jugement des experts externes, une autoévaluation est faite à l’intérieur des départements. Comme le souligne Mme Kirouac, cette étape revêt une importance capitale. « Il est important que tous les acteurs du programme y participent, qu’il s’agisse de la direction, des professeurs et des chargés de cours ou des étudiants», explique-t-elle .

À partir des évaluations interne et externe, un plan d’action est élaboré par la Commission des études de l’UdeM (COMET) pour appliquer les recommandations qui seront retenues par la direction de l’UdeM.

La place des étudiants

Dans la politique d’évaluation des programmes de la CREPUQ, la participation des étudiants est jugée nécessaire. «Il est suggéré d’assurer leur représentation au comité d’autoévaluation, en veillant à ce qu’ils y soient considérés comme membres de plein droit», peut-on lire dans cette politique.

Il est demandé aux étudiants de donner leur appréciation du programme auquel ils sont inscrits, la plupart du temps par l’entremise d’un sondage. Les données recueillies servent à créer le rapport du comité d’autoévaluation, qui est à la base de toute la démarche. Les étudiants sont également consultés lors de la visite des experts, qui tiennent compte de leurs avis pour faire des recommandations.

« Les associations discutent en assemblée des points à aborder lors de l’évaluation puisqu’elles sont représentées dans le comité d’autoévaluation, explique le coordonnateur aux affaires académiques de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM), Robin Mercier-Villeneuve. Notre rôle à la FAÉCUM est de faire un suivi des décisions qui sont prises et de négocier avec l’Université pour qu’elles soient appliquées. »  

La FAÉCUM occupe un siège au Comité institutionnel d’évaluation des programmes de l’UdeM (CIEP), qui est chargé de réfléchir sur le processus d’évaluation. Elle occupe par contre trois sièges au COMET, qui produit le rapport final sur tout le processus.

Pour juger de la qualité d’une formation, le BEEPE se base sur le contenu et l’organisation du programme, les approches pédagogiques du personnel enseignant, le nombre d’étudiants inscrits et les conditions d’admission. Les ressources humaines, matérielles et financières dont dispose le département, ainsi que sur les résultats et les effets de la formation sont également pris en compte.

Selon le professeur responsable de l’évaluation des programmes au Département des littératures de langue française, Ugo Dionne, les critères d’évaluation sont assez souples et peuvent être interprétés différemment, selon le programme évalué. «Il s’agit de les adapter et de mettre l’accent, dans notre rapport, sur ceux qui nous semblent les plus pertinents», explique-t-il.

Les recommandations

« Les changements suggérés doivent être en phase avec l’évolution de la discipline ou du champ d’études, en donnant une nouvelle orientation au programme et en transformant de manière plus ou moins importante les dispositifs pédagogiques », affirme Rachida Azdouz .

L’automne dernier, par exemple, il a été retenu que le programme de design industriel change de nom et que les stages qui étaient facultatifs deviennent obligatoires. Concernant le programme des sciences infirmières une entente pour la rémunération des stages a été proposée .

Au final, c’est l’UdeM qui décidera d’appliquer ou non ces recommandations. Même si la CREPUQ a mis sur pied le processus d’évaluation des programmes en 2005, le processus n’a été opérationnel à l’UdeM qu’à partir de 2007. C’est la raison pour laquelle certains programmes, comme celui de la maîtrise en études internationales, n’ont toujours pas été évalués.